Le « glacier de l’apocalypse » touché par la fonte depuis les années 1940

glacier apocalypse
Crédits : Felton Davis / Flickr

En Antarctique, le glacier Thwaites a largement reculé depuis les années 1990. Cependant, une nouvelle étude laisse penser que cette situation serait plus ancienne. Selon les chercheurs, le glacier subirait en effet ce phénomène depuis les années 1940.

Comprendre quand la fonte a commencé à s’accélérer

Surnommé « glacier de l’apocalypse », le glacier de Thwaites couvre une superficie d’environ 192 000 km² dans la Terre Marie Byrd, en Antarctique. Or, des scientifiques ont donné l’alerte en début d’année 2022. Ils avaient alors expliqué à l’aide de modélisations que l’énorme bloc de glace qui retient le glacier était en train de fondre. Ainsi, il est quasiment certain que dans les prochaines années, le glacier va se détacher, puis progressivement causer une importante hausse du niveau de la mer. Rappelons tout de même que depuis les années 1990, le glacier a reculé de quatorze kilomètres. Il serait même sur le point de rompre en ce moment.

Il s’avère que le phénomène qui touche actuellement le glacier de l’apocalypse est en réalité plus ancien puisque d’autres scientifiques avaient déjà observé une perte substantielle de glace dans les années 1970. Toutefois, une étude plus récente que cela pourrait même dater des années 1940 et peut-être même avant.

Pilotée par l’Université de Houston (États-Unis) et publiée dans la revue PNAS le 26 février 2024, l’étude en question se base sur des carottes sédimentaires datant de 10 000 ans prélevées à sept endroits différents à proximité du glacier de Thwaites, mais aussi du proche glacier de l’île du Pin. L’objectif était de comprendre à quel moment la fonte des glaces s’est accélérée.

glacier apocalypse
Crédits : NASA / Wikimedia Commons

Un retrait de la ligne d’échouage

L’étude des carottes sédimentaires a permis aux chercheurs de comprendre qu’il s’agissait de preuves des effets du changement climatique à grande échelle dans l’environnement antarctique. Les chercheurs ont expliqué que leurs travaux ont démontré que les bouleversements dont il est ici question ne sont pas spécifiques à un glacier, mais font partie d’un contexte plus large en lien avec l’évolution du climat. Les auteurs ont précisé qu’entre 1939 et 1942, un épisode extrême du phénomène El Niño pourrait avoir causé un important retrait de la glace après un réchauffement significatif des eaux de l’ouest de l’Antarctique.

Les meneurs de l’étude ont évoqué un retrait de la ligne d’échouage, c’est-à-dire la zone située entre la partie où les glaces flottent et celle où les glaces reposent encore sur la Terre ferme (fondations). Or, ce retrait a contribué progressivement (et contribue toujours) à une instabilité plus forte et à une fonte plus importante à cause du contact toujours plus présent entre les fondations et les eaux qui se réchauffent.