Des milliers de scientifiques s’engagent à ne pas construire de robots tueurs

Image extraite du film Chappie (Neill Blomkamp) Crédits : Flickr / BagoGames

Des milliers de scientifiques spécialisés dans l’intelligence artificielle (IA) ont déclaré leur intention de ne pas participer au développement ou à la fabrication de robots autonomes capables d’attaquer.

Demis Hassabis de chez Google DeepMind ou encore Elon Musk, patron de SpaceX, comptent parmi les 2 400 signataires de cet engagement qui vise à dissuader les entreprises militaires de construire des systèmes d’armes létales autonomes qui, selon les militants, pourraient ouvrir la voie à une nouvelle génération d’armes de destruction massive.

Orchestré par l’organisme The Future of Life, basé à Boston, l’engagement exhorte les gouvernements à convenir de normes, de lois et de règlements qui réprouvent et interdisent efficacement le développement de robots tueurs. En l’absence de telles mesures, les signataires s’engagent à « ne pas participer ni soutenir le développement, la fabrication, le commerce ou l’utilisation d’armes autonomes mortelles ».

Les militants avertissent que les progrès rapides de l’IA suggèrent qu’il est maintenant possible de construire des armes sophistiquées capables d’identifier, de suivre et de tirer sur des cibles humaines sans le consentement d’un superviseur humain. Pour de nombreux chercheurs, donner aux machines la possibilité de choisir qui doit vivre et qui doit mourir est une ligne morale que les armées ne doivent surtout pas franchir. Les ministres britanniques ont d’ores et déjà déclaré que la Grande-Bretagne ne développerait pas de systèmes d’armes autonomes létales, et que ses forces auront toujours le contrôle de leurs armes.

« Nous ne pouvons pas empêcher une personne déterminée de construire des armes autonomes, tout comme nous ne pouvons pas empêcher une personne déterminée de fabriquer une arme chimique », explique l’un des signataires Toby Walsh, professeur d’IA à l’Université de New South Wales à Sydney, en Australie. « Mais si nous ne voulons pas que des États rebelles ou les terroristes aient un accès facile aux armes autonomes, nous devons nous assurer qu’ils ne sont pas vendus ouvertement par les compagnies d’armement ».

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