Quelques heures avant le nouvel an, alors que l’Indonésie traversait comme chaque année sa saison pluvieuse, des précipitations particulièrement violentes ont commencé à frapper la région de Jakarta. Un épisode orageux d’une intensité pas vue depuis plus de 20 ans. De fait, des crues et glissements de terrain ont rapidement suivi.
Un bilan lourd et encore provisoire
L’intensité évoquée n’aura pas pardonné. En effet, on déplore de nombreux dégâts et victimes dans et autour de la capitale. Le dernier bilan communiqué par le Centre de coordination d’assistance humanitaire de gestion des catastrophes de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) faisait état de 66 morts. Majoritairement des suites de noyade, hypothermie ou encore ensevelissement. De plus, on rapportait un grand nombre de blessés tandis que 2 personnes étaient toujours portées disparues.
#Indonesia is drowning, atleast 42 people have died from the new year's day flood and more than 400,000 people have fled their homes.
This is a #ClimateEmergency.#GlobalWarming #ClimateCrisis #climatestrike #ExtinctionRebellion #ClimateChangeIsReal #ClimateActionNow #GU4PH #SDGs pic.twitter.com/khaJ8NopJG— RD UG4PH (@DRajesh_UG4PH) January 4, 2020
L’événement a contraint plus de 400 000 Indonésiens à fuir les zones touchées. Ceux-ci ayant souvent trouvé refuge dans des abris insalubres peu fournis en nourriture ou en eau potable. Il va sans dire que le confort était très loin d’être au rendez-vous. Parfois, c’est l’eau des inondations qui servait à la toilette ou à la vaisselle. Et si les rescapés ont pu compter sur l’aide des secours, dans certains secteurs les vivres ont dû être largués depuis des hélicoptères.
Horrific #ClimateChange emergency now unfolding in #Jakarta, where officials say ‘this is not ordinary rain’.
21 dead so far, 30,000 evacuated.
Do keep on saying it’s ‘just weather’ though. One day, there’ll be trials for climate criminals. #Indonesiapic.twitter.com/qcDZtFJC8x
— Brendan May (@bmay) January 2, 2020
« C’est difficile d’acheminer des vivres ici, or il y a une dizaine d’endroits touchés par des glissements de terrain » explique le chef de police de Banten, Tomsi Tohir. « C’est la raison pour laquelle nous utilisons des hélicoptères, car il n’y a pas d’endroits où atterrir ». Près de 11 000 policiers et militaires étaient à pied d’oeuvre ce week-end.
Une situation encore tendue
La situation ne s’est pas franchement améliorée au cours des dernières heures. Les pluies menacent toujours tandis que les secours peinent à s’organiser. Par ailleurs, un bâtiment s’est partiellement effondré dans la capitale ce lundi. Néanmoins, le lien avec les inondations tout comme le bilan humain demeurent encore incertains. À l’heure actuelle, on rapporte 8 blessés.
#Indonesie Un bâtiment de cinq étages à #Jakarta s'est effondré en partie, blessant au moins 8 personnes et en emprisonnant d'autres à l'intérieur selon des rapports.#Indonesia pic.twitter.com/lFZ684xBXg
— Rebecca Rambar (@RebeccaRambar) January 6, 2020
Enfin, il faut noter qu’en plus des pluies, le développement anarchique des infrastructures du pays augmente fortement la vulnérabilité à de tels événements. Par exemple, la capacité à drainer les eaux de pluies est plus que médiocre. À ce titre, le gouvernement avait annoncé en août 2019 que la capitale serait déportée vers l’île voisine de Bornéo afin d’alléger la pression croissante sur l’île de Java.
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