Le tofu est un aliment star de la cuisine vĂ©gĂ©tarienne. Et pourtant, sa fabrication ne relève pas d’un procĂ©dĂ© très respectueux, du moins en IndonĂ©sie. En effet, l’énergie servant Ă alimenter la production provient de la crĂ©mation de dĂ©chets plastiques !
Le cas d’un petit village prĂ©occupe
Le tofu (ou fromage de soja) est un aliment d’origine chinoise rĂ©sultant de la coagulation du lait de soja suivi du pressage des grumeaux obtenus. Dans une grande partie des pays asiatiques, le tofu est très largement consommĂ© et constitue souvent une base. Partout dans le monde, les personnes suivant un rĂ©gime vĂ©gĂ©tarien le placent souvent au centre de leur alimentation.
Dans un article publiĂ© le 14 novembre 2019, Le New York Times dĂ©crit le procĂ©dĂ© de fabrication du tofu dans un pays tel que l’IndonĂ©sie. Or, celui-ci est loin dâ€™Ăªtre respectueux de l’environnement. En effet, des producteurs brĂ»lent un mĂ©lange de dĂ©chets papiers et plastiques afin d’en tirer de l’énergie !
Le quotidien Ă©tasunien Ă©voque la situation de Tropodo, un petit village situĂ© dans l’est de l’Ă®le de Java. Plusieurs ONG ont relevĂ© sur place la prĂ©sence importante de produits chimiques dangereux dans les Å“ufs pondus par les poules. S’y trouvent notamment des dioxines, molĂ©cules connues pour causer diverses maladies dont le cancer.
La chaîne infernale
Au dĂ©but de la chaĂ®ne se trouvent des dĂ©chets papiers provenant principalement des États-Unis. En effet, depuis le retrait de la Chine, le marchĂ© des dĂ©chets s’est en partie dĂ©placĂ© sur l’IndonĂ©sie. A Subaraya (Java) – 2e plus grande ville du pays – plus d’une dizaine de papeteries utilisent ces dĂ©chets en les recyclant. Malheureusement, les dĂ©chets papiers importĂ©s peuvent parfois contenir jusqu’Ă 50 % de plastique ! Issu de la nĂ©gligence des exportateurs, celui-ci est impossible Ă traiter pour ces usines.
Le reste des dĂ©chets est acheminĂ© vers Bangun, un village de près de 2 500 habitants dĂ©pendant d’une immense dĂ©charge Ă ciel ouvert. En bout de chaĂ®ne, nous retrouvons alors le village de Tropodo et ses petits producteurs de tofu. Ces combustions dĂ©gagent une forte odeur de plastique, d’Ă©pais nuages de fumĂ©e et recouvrent le sol d’innombrables cendres. Ceci est totalement illĂ©gal compte tenu des risques pour l’environnement et la santĂ© mais la loi n’est que très rarement appliquĂ©e.
Voici un reportage tourné à Tropodo par la chaîne ABC News :
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