Des phénomènes météorologiques plus extrêmes en raison de l’accélération du cycle de l’eau

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Une accélération du cycle de l’eau est en cours en raison du réchauffement climatique. Ce phénomène se produisant à l’échelle mondiale pourrait multiplier les risques de sécheresse et de fortes précipitations dans des zones déjà concernées soit par l’aridité, soit par une forte humidité.

Une plus grande évaporation à la surface des océans

Le cycle de l’eau est le phénomène naturel relatif au parcours entre les grands réservoirs d’eau liquide, solide (ou de vapeur d’eau) sur Terre. Il s’agit ici des océans, des lacs, des cours d’eau, des nappes d’eaux souterraines, des glaciers et de l’atmosphère. En février 2022, une étude australienne stipulait que l’accélération du cycle de l’eau en cours serait plus rapide que prévu. La cause de cette accélération du cycle de l’eau n’est autre que le réchauffement climatique, ce dernier modifiant la salinité des océans. Or, une étude pilotée par l’Institute of Marine Sciences (ICM) à Barcelone (Espagne) et publiée dans la revue Nature le 15 avril 2022 montre justement que l’eau douce devient de plus en plus douce et l’eau salée de plus en plus salée.

Afin de parvenir à ce constat, les scientifiques ont repris des modèles de prévision. Ceux-ci prédisaient déjà le phénomène, mais sa rapidité d’exécution était jusqu’ici sous-estimée. Malheureusement, ces travaux soulignent une plus grande évaporation à la surface des océans, conduisant à une augmentation de la salinité des eaux de surface salées et à une hausse de la quantité d’humidité dans l’atmosphère.

Une accélération de 7 % du cycle de l’eau par degré

Cette accélération du cycle de l’eau devrait avoir des conséquences très désagréables. Les auteurs de l’étude indiquent en effet que les zones humides seront plus humides. Les régions en question devraient accuser davantage de précipitations plus intenses (voire diluviennes) et plus fréquentes, ce qui entraînera une augmentation des inondations. À l’inverse, les zones arides devraient souffrir encore davantage de la sécheresse. Cela pourrait engendrer une crise mondiale sans précédent, alors qu’aujourd’hui déjà, un quart de l’humanité souffre du manque d’eau.

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Crédits : danikancil / iStock

Également, le réchauffement climatique engendre un affaiblissement des vents, et ce, de manière générale. Or, des vents moins puissants donnent l’occasion aux eaux de surface de se réchauffer davantage. De plus, ces dernières ne peuvent plus vraiment se mélanger avec les eaux plus froides situées plus en profondeur. Résultat : les eaux de surface s’évaporent et le sel stagne en surface.

Selon les prévisions, chaque degré de réchauffement supplémentaire génère une accélération de 7 % du cycle de l’eau. Et même si l’humanité parvient à maintenir la hausse des températures à 2°C, les phénomènes météorologiques extrêmes seront plus d’une dizaine de fois plus puissants que ceux qui se produisaient à l’aube de la révolution industrielle.