Covid-19 : l’étonnante seconde vie des imprimantes 3D des Hôpitaux de Paris

imprimante 3D
Crédits : Marco Verch / Flickr

Au plus fort de l’épidémie de Covid-19, l’Hôpital Cochin de Paris avait accueilli des dizaines d’imprimantes 3D. Si l’objectif initial était notamment de fabriquer des visières pour le personnel soignant, les machines ont produit de nombreuses autres pièces. Les machines vont déménager à la fin de l’année afin de se consacrer pleinement à leur nouvelle vie.

De l’urgence à l’innovation

Début avril 2020, pas moins de soixante imprimantes 3D ont investi une salle de la chapelle de l’Hôpital Cochin, un des établissements de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). À l’origine de ce projet solidaire, nous retrouvons le chirurgien maxillo-facial Roman Khonsari et la société Bone 3D. Citons également le groupe de luxe Kering, ayant fait un don de deux millions d’euros. Rappelons au passage que cette installation est la plus importante structure 3D hospitalière au monde.

L’objectif de base était de produire des milliers de visières à destination du personnel soignant. Il était aussi question d’adaptateurs de poignées de porte afin d’éviter les contacts avec les mains. Ces adaptateurs introuvables dans le commerce ont été distribués dans de nombreuses administrations, écoles, etc. Or, il faut savoir que le destin des imprimantes a progressivement basculé et cette tendance se poursuit. Selon un article publié par Le Parisien le 30 juillet 2020, il est question d’un déménagement dans une salle de l’Hôtel-Dieu rénové d’ici la fin de l’année. Il s’agira de se concentrer davantage sur des projets d’innovation.

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La chapelle de l’Hôpital Cochin accueille les 60 imprimantes de Bone 3D – Crédits : Guilhem Vellut / Wikipedia

Une centaine de références différentes pour ces imprimantes

Selon le fondateur de Bone 3D Jérémy Adam, les imprimantes ont très vite servi à produire autre chose que des visières et des adaptateurs. L’intéressé rappelle que de nombreuses personnes ont sollicité l’usage des imprimantes. Il s’agissait souvent de pièces utilisées en chirurgie cardiaque, soit cassées ou en rupture de stock.

Bone 3D a notamment créé des adaptateurs en plastique permettant de connecter des filtres aux masques de plongée Décathlon ainsi que des « tulipes », une sorte de branche en métal à fixer au lit des patients afin de tenir les tuyaux. La société a parfois travaillé à partir de simples croquis ou prototypes faits maison. C’est notamment le cas d’un repose-tête pour les patients en réanimation et d’autres dispositifs destinés aux personnes ayant des difficultés motrices. En tout, une centaine de références différentes ont été produites !

À la fin de l’année, les machines basculeront donc pleinement dans leur nouvelle vie. Il faut savoir que les soixante imprimantes vont être réparties dans plusieurs groupes. Selon les responsables, il est question de formation interne, de recherche & développement (avec dépôts de brevets) ou encore de design d’outils médicaux.