Covid-19 : la baisse du tourisme a également eu des effets négatifs sur l’environnement

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Crédits : JESHOOTS/pixabay

La crise sanitaire s’est accompagnée d’une spectaculaire baisse du trafic aérien. Ainsi, le secteur du tourisme est encore aujourd’hui en berne avec la fermeture totale ou partielle des frontières de nombreux pays. Si certains effets positifs sur l’environnement ne sont pas à négliger, d’autres effets bien moins glorieux doivent être soulignés.

Des effets positifs, mais pas seulement

La baisse du tourisme en lien avec la pandémie de coronavirus est peut-être une bénédiction pour l’environnement, mais il existe également un revers à la médaille. Dans un article publié le 7 mars 2021, le New York Times a fait un bilan des effets de la baisse du tourisme sur l’environnement en 2020.

La fermeture des frontières s’est accompagnée de l’annulation de très nombreux vols et autres croisières. Ceci a logiquement eu pour effet d’améliorer la qualité de l’air malgré une hausse de la consommation de plastique. Selon un rapport publié par la société de recherche et de conseil Rhodium le 12 janvier 2021, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de plus de 10 % aux États-Unis sur l’année dernière. Or, une baisse d’une telle intensité est inédite depuis 1990. Par ailleurs, les émissions de CO2 ont diminué de 7 % à l’échelle mondiale.

Les lieux touristiques vides de leurs visiteurs ont ainsi vu leur faune retrouver une certaine paix. À Phuket, en Thaïlande, les tortues luth ont pondu pour la première fois depuis des années. En Alaska (États-Unis), les baleines à bosse d’Alaska ont pu à nouveau communiquer entre elles en l’absence des bateaux de croisière.

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Crédits : Rabon David, U.S. Fish and Wildlife Service/Wikipédia

Une recrudescence des activités illégales

Seulement, voilà, le tourisme joue un rôle protecteur dans certains endroits du globe. Par exemple en Afrique subsaharienne, le braconnage a connu un essor inédit. Dans les parcs naturels, les touristes sont habituellement accompagnés par des guides. Or, lorsque ces guides aperçoivent des braconniers, ils les signalent automatiquement aux garde-chasses. Malheureusement en l’absence de touristes, les braconniers ont quasiment eu le champ libre.

Au Botswana, les rhinocéros ont été davantage chassés, même chose en Inde avec les tigres et au Pakistan avec les faucons. La pêche illégale augmente également dans de nombreux pays. Par ailleurs, il faut savoir que certains pays dépendant financièrement du tourisme ont réduit de manière considérable le budget alloué à la protection de la faune et la flore.

Joe Walston, de la Wildlife Conservation Society, a évoqué la future sortie de crise. Il espère que les touristes ne retourneront pas dans certains endroits afin de continuer à protéger les écosystèmes à l’échelle mondiale. L’homme pense qu’il s’agit de l’occasion idéale de reconstruire un type de tourisme pouvant soutenir la nature.