Des chercheurs suisses développent des algorithmes pour offrir un nouveau moyen de dépister le coronavirus SARS-CoV-2. Il s’agit d’une innovation se basant sur des ultrasons pulmonaires et autres bruits respiratoires. Les porteurs du projet espèrent mettre en place cette technique d’ici la fin de l’année.
Des algorithmes d’apprentissage profond
Les moyens actuellement en place pour dépister le coronavirus sont les tests PCR, salivaires et sérologiques. Or, selon une prépublication récente de l’intelligent Global Health (iGH) de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), des chercheurs travaillent sur un autre moyen de dépistage. Il est question d’algorithmes d’apprentissage profond. Le premier nommé DeepBreath est spécialisé dans les bruits de respiration et le second, DeepChest, se focalise sur les images pulmonaires.
Depuis 2019, les scientifiques recueillent des images d’ultrasons pulmonaires auprès de patients atteints par le coronavirus SARS-CoV-2. Depuis 2017, les chercheurs collectent également des bruits respiratoires. L’objectif ? Créer un stéthoscope numérique intelligent (ou pneumoscope). Ces enregistrements obtenus avant l’arrivée de la Covid-19 ont été réalisés pour Deep Chest, dans le but de distinguer les pneumonies virales et bactériennes et améliorer les diagnostics. Aujourd’hui, ceux-ci entrent dans le cadre du développement de DeepBreath.
« Nous continuons à améliorer et à valider les algorithmes, et à rendre la logique de boîte noire complexe plus facile à interpréter pour les cliniciens. Nous voulons créer des outils robustes et fiables, dont les capacités vont au-delà de cette pandémie » a indiqué Mary-Anne Hartley, principale directrice de l’étude.
Un nouvel outil prometteur
« L’intelligence artificielle nous permet de mieux comprendre les schémas complexes dans ces examens cliniques fondamentaux. Jusqu’à présent, les résultats sont très prometteurs« , estime le Pr Martin Jaggi de la Faculté informatique et communications de l’EPFL.
Ainsi, cette solution est un outil prometteur afin de faciliter le dépistage du coronavirus. Les chercheurs espèrent que cette nouvelle technique sera en mesure d’établir des diagnostics d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, ces derniers pensent que les algorithmes pourront être utiles dans la lutte contre les autres maladies respiratoires. Il se pourrait également que cette solution offre une réponse intéressante face à l’enjeu que représente la résistance aux antibiotiques.
En parallèle, d’autres chercheurs de l’EPFL travaillent sur d’autres algorithmes. L’objectif est de diagnostiquer le coronavirus à partir du son de la toux enregistré à partir d’un smartphone.
Fin octobre 2020, des chercheurs britanniques déclaraient avoir mis au point un test de dépistage très rapide également basé sur l’intelligence artificielle. La méthode en question débute par un prélèvement au niveau de la gorge du patient. Ensuite, l’échantillon fait l’objet d’une analyse au microscope. Cela permet de repérer les marqueurs d’infection au SARS-CoV-2. Un logiciel reposant sur un système d’apprentissage automatique a pour mission d’analyser l’échantillon avant de livrer un résultat en seulement cinq minutes. Les premiers résultats sont prometteurs, si bien que les scientifiques devraient commercialiser leur solution en 2021.