Comment sont conservés les échantillons prélevés dans l’Espace ?

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Crédits : Pixabay

La fameuse mission Mars 2020 de la NASA prévoit dans son programme un retour d’échantillons. Ainsi, ceux-ci s’ajouteraient aux autres prélèvements déjà effectués dans l’Espace. Comment sont-ils stockés et conservés ?

Rapporter des roches martiennes sur Terre

Actuellement et depuis fin juillet 2020, le rover Perseverance poursuit sa route vers la planète Mars. En février 2021, l’appareil devrait se poser et débuter sa mission, à savoir prélever des échantillons à la surface et éventuellement permettre de découvrir des traces de vie martiennes. Le fait est que ces échantillons seront ensuite acheminés vers la Terre lors d’une mission commune de la NASA et de l’ESA. Et ce retour pose plusieurs questions, notamment celle de leur conservation.

Différencions tout d’abord les météorites que l’on retrouve sur Terre et les prélèvements effectués directement dans l’espace. Dans le premier cas, la météorite a déjà fait l’objet d’une exposition à notre atmosphère, et donc à ses micro-organismes capables de consommer des roches. Or, ceci n’est absolument pas le cas des prélèvements.

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Crédits : Nasa

Une origine connue

Mathieu Gounelle, spécialiste des météorites et professeur au Museum National d’Histoire Naturelle a été interrogé dans un article publié par Numerama le 6 septembre 2020. L’intéressé rappelle que les seuls échantillons provenant de l’Espace sont des échantillons lunaires conservés aux États-Unis. Ceux-ci datent des années 1970, ont été prélevés par la NASA mais aussi rapportés par les sondes soviétiques Luna. Dans les années 2000, cette banque contient également des échantillons d’une comète et d’un astéroïde.

Rapporter des échantillons de Mars est intéressant puisque cela permettrait notamment d’en savoir plus sur ce que nous avons déjà. En effet, certaines météorites retrouvées sur Terre proviennent de Mars mais leur zone d’origine reste inconnue. Ainsi, rapporter des roches martiennes en connaissant leur lieu d’origine pourrait donner des informations sur les échantillons déjà disponibles.

Risque d’oxydation

Toutefois, le risque principal du retour sur Terre n’est autre que l’oxydation. Afin d’éviter cela, on place les prélèvements dans des salles blanches dépourvues de poussières, c’est-à-dire dans des atmosphères dites inertes, plus riches en azote. Au contact de l’oxygène, les échantillons peuvent en effet s’oxyder (rouille) et ceci pourrait porter atteinte à leurs propriétés.

Ceci dit, rapporter sur notre planète des échantillons de roche martienne poussera sûrement les experts à prendre davantage de précautions. Il y aura donc peut-être des notions de quarantaine. En effet, il faut savoir que pour la première fois, il y aura une dimension microbiologique dans un retour d’échantillon. Ainsi, il faudra davantage protéger les échantillons déjà en notre possession et préparer des laboratoires afin de procéder à des analyses correctes.