Une équipe d’astronomes annonce avoir identifié les restes d’une incroyable explosion à plusieurs millions d’années-lumière. La plus grande jamais observée dans l’Univers.
Notre système solaire évolue dans l’une des banlieues tranquilles de notre galaxie. La densité d’étoiles n’y est pas très grande, et les trous noirs se font relativement rares. C’est pourquoi, au premier abord, l’Univers nous apparaît très calme. Mais ne vous y trompez pas, son environnement est véritablement chaotique. En témoigne cette nouvelle découverte.
Une explosion titanesque
Des astronomes de plusieurs universités annoncent en effet avoir identifié les restes d’une explosion titanesque dans l’amas de galaxies Ophiuchus C, à 350 millions d’années-lumière. Les hostilités ont eu lieu près d’un trou noir situé au centre de l’une de ces galaxies, plus précisément, il y environ 250 millions d’années.
Selon les chercheurs, ce cataclysme aurait libéré au moins cinq fois plus d’énergie que le précédent record établi. Une intensité telle que l’explosion a percé un trou gigantesque dans l’enveloppe de gaz chaud entourant le trou noir. Une cavité si grande que vous pourriez contenir 15 galaxies comme la Voie Lactée à l’intérieur.
« Nous avons déjà observé de grandes explosions dans les centres des galaxies, mais celle-ci a été vraiment, vraiment massive », insiste Melanie Johnston-Hollitt, de l’Université Curtin.
Les chercheurs, qui n’ont toujours pas déterminé l’origine de cette explosion, ont également remarqué qu’elle s’était produite au ralenti, sur des centaines de millions d’années.
D’autres découvertes à venir
Melanie Johnston-Hollitt a souligné que cette cavité avait déjà été repérée en 2008 par des télescopes à rayons X. En revanche à l’époque, les astronomes avaient rejeté l’idée qu’elle puisse avoir été causée par une explosion d’énergie, tant elle était énorme.
Depuis, nos instruments se sont affinés, ce qui a finalement permis de mieux caractériser l’événement. Pour ces travaux les astronomes se sont appuyés sur l’observatoire de rayons X Chandra de la NASA, le XMM-Newton de l’ESA, le Murchison Widefield Array (MWA) en Australie occidentale, et le radiotélescope géant Metrewave (GMRT) en Inde.
La chercheuse a notamment fait un parallèle avec la découverte des premiers os de dinosaures. « C’est un peu comme faire de l’archéologie, dit-elle. On nous a donné les outils pour creuser plus profondément avec des radiotélescopes à basse fréquence afin que nous puissions être en mesure de trouver plus d’explosions comme celle-ci ».
Parmi ces instruments le Murchison Widefield Array (MWA) est peut-être le plus prometteur. Ce radiotélescope spécialisé dans les basses fréquences constitue en effet le premier bloc du futur super-radiotélescope Square Kilometre Array (SKA). Une fois pleinement opérationnelle (2024 pour la phase 1), cette gigantesque installation sera en mesure de sonder les véritables origines de l’Univers.
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