Le cancer du sein féminin devient le plus diagnostiqué au monde

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Le cancer du sein est devenu en 2020 le cancer le plus diagnostiqué au monde devant celui des poumons. Les régions du monde les plus touchées sont pays à haut niveau de revenu. Des facteurs de risque liés au mode de vie sont en cause.

Selon un nouveau rapport publié dans CA: A Cancer Journal For Clinicians, signé de l’American Cancer Society et du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le cancer du sein féminin est le plus fréquemment diagnostiqué dans le monde devant celui des poumons. Il s’agit d’une première. L’annonce a été faite ce jeudi 4 février à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, une journée internationale de réflexion observée chaque année dans le but d’encourager la prévention, la détection et le traitement de cette maladie.

Côté chiffres, alors que le monde était focalisé sur la lutte contre le Covid-19, les médecins ont enregistré environ 19,3 millions de nouveaux cas de cancer en 2020 (dont près de 468 000 en France) et près de 10 millions de décès attribués au cancer (185 621 décès en France). Sur cet échantillon, celui du sein féminin représentant 11,7% des cas diagnostiqués, suivi du poumon (11,4%) et du cancer colorectal (10%).

Augmentation des facteurs de risques

La raison pour laquelle le nombre de cas a évolué n’est pas tout à fait claire. D’après les auteurs du rapport, les taux de la maladie semblent augmenter dans les régions du monde où ils sont historiquement bas.

« Des changements dramatiques dans le mode de vie et l’environnement bâti ont eu un impact sur la prévalence des facteurs de risque de cancer du sein tels que l’excès de poids, l’inactivité physique, la consommation d’alcool, le report de la maternité, moins d’accouchements et moins d’allaitements », ont écrit les auteurs.

Toujours d’après ce rapport, une grande partie des décès liés cancer du sein en 2020 serait due à des diagnostics trop tardifs. En 2020, le dépistage organisé a notamment souffert des confinements mis en place dans la lutte contre le Covid. « Les gens ont aussi eu des réticences à se rendre chez le radiologue, le gastro-entérologue ou le généraliste« , regrette le docteur Stéphane Cornelis sur France Bleu Auxerre.

Aussi, les chercheurs insistent sur le fait que davantage de travail doit être fait pour s’assurer que les patientes touchées soient prises en charge plus rapidement.

cancer du sein
Une consommation régulière d’alcool favorise le risque de développer un cancer du sein. Crédits : Pixabay

Un nouveau plan contre le cancer

Côté Français, rappelons que le chef de l’État a présenté ce jeudi sa stratégie à long terme de lutte contre ces maladies. L’objectif est de réduire de 60 000 par an d’ici 2040 le nombre de « cancers évitables ». Pour y arriver, Emmanuel Macron a annoncé une hausse de 20% des moyens déployés contre une maladie qui reste la première cause de mortalité chez les hommes et la deuxième chez les femmes.

Les premiers axes prioritaires de la nouvelle stratégie porteront sur la prévention, en particulier contre les dangers du tabagisme et de l’alcool. Le chef de l’État souhaite également convaincre davantage de Français de participer aux trois dépistages organisés mis en place : pour le cancer du sein, le cancer colorectal et, récemment, le col de l’utérus afin de « réaliser 1 million de dépistages en plus à l’horizon 2025 » contre 9 millions chaque année aujourd’hui.