Une Ă©quipe de chercheurs dĂ©taillent les premiers rĂ©sultats prometteurs de la première phase de test clinique d’un vaccin contre le cancer colorectal, l’un des plus meurtriers. Les dĂ©tails de l’Ă©tude sont publiĂ©s dans le Journal for Immunotherapy of Cancer.
Le cancer colorectal est un « gros morceau ». En France, il est le troisième cancer le plus frĂ©quent chez l’homme, après ceux de la prostate et du poumon. C’est aussi le deuxième plus frĂ©quent chez la femme après le cancer du sein. On dĂ©nombre au total un peu de plus de 40 000 nouveaux cas chaque annĂ©e rien que dans notre pays. Pour le soigner, une chirurgie associĂ©e Ă des traitements de radiothĂ©rapie et chimiothĂ©rapie est bien souvent nĂ©cessaire. NĂ©anmoins, ces techniques ne sont rĂ©ellement efficaces que lorsque la maladie est dĂ©tectĂ©e suffisamment tĂ´t. Et c’est bien souvent lĂ le problème.
Stimuler la réponse immunitaire
L’idĂ©e consiste ici Ă proposer un nouveau traitement vaccinal conçu pour entraĂ®ner le système immunitaire Ă reconnaĂ®tre les cellules cancĂ©reuses . Ainsi, cela permettra de les attaquer dès leur apparition. C’est un exercice compliquĂ© dans la mesure oĂ¹ les cellules tumorales ressemblent souvent beaucoup aux cellules saines normales. Une percĂ©e majeure a nĂ©anmoins Ă©tĂ© faite il y a quelques mois. Il fut en effet dĂ©couvert que tous les cancers colorectaux semblent exprimer une molĂ©cule appelĂ©e GUCY2C. L’idĂ©e Ă©tait donc de concevoir un vaccin capable de cibler cette molĂ©cule.

Des résultats prometteurs
Après de premiers essais concluants chez la souris, une première phase d’essai clinique a Ă©tĂ© entamĂ©e il y a plusieurs mois. Dans le cadre de cette Ă©tude, une dizaine de patients diagnostiquĂ©s au stade I ou II ont reçu une injection et ont Ă©tĂ© suivis pendant six mois. Les rĂ©sultats semblent prometteurs. Aucun effet indĂ©sirable n’a pour l’heure Ă©tĂ© relevĂ©. Par ailleurs, les analyses sanguines ont rĂ©vĂ©lĂ© que le vaccin avait rĂ©ussi Ă stimuler l’activitĂ© des cellules immunitaires antitumorales.
« Cette Ă©tude pivot fournit l’une des premières preuves qu’il est possible d’orienter en toute sĂ©curitĂ© le système immunitaire du patient pour rechercher et dĂ©truire ce type de cancer« , a dĂ©clarĂ© Karen Knudsen, du Centre de cancĂ©rologie Sidney Kimmel et principale auteure de l’Ă©tude. Après cette première phase concluante, une seconde phase impliquant un plus grand Ă©chantillon de sujets devrait Ăªtre planifiĂ©e en octobre. Les rĂ©sultats de la phase I ont Ă©galement permis aux chercheurs « d’affiner » leur vaccin pour maximiser son efficacitĂ©.
On note par ailleurs que molĂ©cule GUCY2C semble Ă©galement exprimĂ©e par d’autres cancers (estomac, pancrĂ©as, oesophage). Si un vaccin voit donc le jour dans les annĂ©es Ă venir, il pourrait alors cibler plusieurs maladies et potentiellement sauver des milliers de vies chaque annĂ©e.
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