Comment la réalité virtuelle permet d’éviter les rejets des greffes de poumons

Crédits : C2Care

Une start-up française a trouvé un accord avec plusieurs hôpitaux afin de mener une expérimentation sans précédent. Il s’agit d’utiliser la réalité virtuelle dans le cadre de greffes pulmonaires. L’objectif ? Réduire le stress des greffés du poumon et réduire le risque de rejet.

Réduire le stress post-opératoire

« La réalité virtuelle entre dans une phase thérapeutique qui peut sauver des vies » a déclaré Pierre Gadea, directeur de C2Care, interrogé par L’Usine Digitale le 16 décembre 2019.

Basée à Toulon, cette start-up est spécialisée dans la mise au point d’outils thérapeutiques complets basés sur la réalité virtuelle (VR). Destinées aux professionnels de santé, ces applications VR ont été pensées dans le cadre du traitement des phobies, des addictions, des troubles du comportement alimentaire, de la dépression ainsi que des troubles fonctionnels.

C2Care vient de signer un partenariat avec les hôpitaux de Marseille. Il s’agit d’utiliser la réalité virtuelle afin de réduire le stress post-opératoire du patient ayant reçu une greffe pulmonaire. Les patients seront plongés dans un environnement virtuel lors des premiers essais prévus pour janvier 2020. Pas moins de 20 patients seront tirés au sort pour participer à cette expérimentation représentant une première mondiale.

Éviter les rejets

Il faut savoir que le stress post-opératoire peut malheureusement jouer sur l’issue de l’opération. Si l’anxiété ne cause pas directement le rejet du greffon, celle-ci peut entraîner un important manque de sommeil. Or, ce manque peut quant à lui altérer gravement la greffe.

Les sources de stress peuvent être incarnées par certains bruits. Par exemple, une perfusion d’eau vide peut rendre un patient inquiet, un stress qui plus est inutile tant ceci ne représente aucun danger. Par ailleurs, les patients ne peuvent pas communiquer car ces derniers sont attachés et intubés.

salle de réanimation réalité virtuelle
Crédits : C2Care

S’habituer à la salle de réanimation

Avant la greffe, les patients sélectionnés bénéficieront de trois séances de 45 minutes en présence d’un psychologue. À l’aide d’un casque VR, ceux-ci seront plongés dans une salle de réanimation. Il s’agira d’une salle similaire à celle qu’ils verront à leur réveil après la greffe. Ainsi, la présence des machines et de leurs bruits devrait permettre aux patients de se familiariser avec cet environnement.

L’objectif est de mieux comprendre ce même environnement et s’y habituer petit à petit afin de ne pas s’inquiéter lorsque le moment sera venu. Par ailleurs, le psychologue sera chargé d’apprendre aux patients certaines techniques de relaxation à appliquer si besoin lors du réveil.

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