2019 a été l’année la plus chaude et la plus sèche en Australie

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Crédits : Rob et Stephanie Levy/Wikipédia

L’année 2019 a été l’année la plus chaude et la plus sèche essuyée par l’Australie depuis le début des relevés météorologiques, selon une récente analyse. Des conditions qui ont bien évidemment favorisé la propagation des incendies de forêts.

L’Australie est un pays habitué aux feux de forêts. Jusqu’au mois de novembre, l’année 2019 était d’ailleurs plus ou moins dans la moyenne. Mais les choses ont réellement commencé à s’empirer dès le début du mois de décembre. Selon les dernières données de la NASA, plus de 80 000 départs de feux ont été enregistrés sur le mois dernier. À titre de comparaison, moins de 30 000 feux avaient été enregistrés à la même période en 2017 et 2018.

Un mois de décembre exceptionnel donc, qui a été alimenté par deux facteurs : les fortes chaleurs et le manque de précipitations.

2019 a été l’année la plus chaude

Selon un nouveau rapport du Bureau national de météorologie, la température maximale diurne moyenne en Australie en 2019 était de 30,7 °C. C’est la plus élevée depuis le début des enregistrements en 1910.

De manière plus globale, comme la grande majorité du reste du monde, les températures moyennes en Australie sont environ 1 °C au-dessus de celles enregistrées au début du siècle dernier. En revanche l’année dernière a fait exception, puisque les températures ont été supérieures de 2,1 °C par rapport à la moyenne habituelle.

L’Australie a également enregistré six de ses journées les plus chaudes en 2019. Parmi elles, le 18 décembre a été la plus violente avec une moyenne nationale des températures maximales estimée à 41,9 °C.

2019 a aussi été l’année la plus sèche

Selon ce nouveau rapport, 2019 a également été l’année la moins pluvieuse de l’histoire australienne. Le total moyen des précipitations enregistrées est de 277 millimètres. C’est environ 40% au-dessous de la normale. Et décembre n’a pas été épargné par la tendance. Les données suggèrent en effet qu’il y a eu le mois dernier 36 mm de précipitations en moins par rapport à un mois de décembre classique.

« Depuis que nous tenons des registres, nous n’avons jamais vu se chevaucher l’année la plus chaude et l’année la plus sèche jamais enregistrées, explique Karl Braganza, principal auteur du rapport. Cela a entraîné les incendies sans précédent qui ont ravagé la Nouvelle-Galles du Sud, Victoria et l’Australie du Sud depuis septembre », a-t-il ajouté.

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Crédits : Ninian Reid/Flickr

Le dipôle de l’océan Indien assèche l’Australie

Selon les chercheurs, ces conditions extrêmes ont l’année dernière été exacerbées par un phénomène climatique appelé « dipôle positif de l’océan Indien » (IOD), qui est en quelque sorte le « El Niño indien ».

Pendant l’été boréal, les vents de mousson (du sud vers le nord) provoquent des remontées d’eau froide qui refroidissent la partie est. Et ces eaux plus froides engendrent la sécheresse que l’on observe habituellement dans le nord de l’Australie.

L’année dernière, en revanche, ce phénomène d’interaction entre l’océan et l’atmosphère aurait été plus important que d’ordinaire, en raison des changements climatiques d’origine humaine, souligne Andrew Watkins, co-auteur du rapport.

On note que depuis quelques jours la valeur positive de l’IOD est revenue à la position neutre. Autrement dit, les niveaux de précipitations devraient normalement augmenter au cours des prochains mois. En revanche les températures devraient toujours être plus chaudes jusqu’à la fin de l’été.

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