Des dizaines de tortues géantes remises en liberté aux Galápagos

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Tortue des Galapagos de l'île de San Cristobal. Crédits : Diego Delso

Après avoir grandi en captivité, trente-six tortues géantes de San Cristóbal, en voie de disparition (Chelonoidis chatamensis), ont enfin été remises en liberté aux Galápagos.

Il y avait autrefois quinze espèces de tortues géantes endémiques aux îles Galápagos. À la fin des années 1800, les baleiniers et autres pirates ont amené avec eux une série de ravageurs envahissants qui ont finalement surpassé les tortues en se nourrissant notamment de leurs œufs. Résultats : les effectifs ont chuté et plusieurs espèces se sont éteintes.

Depuis les années 1960, de nombreux efforts de conservation ont été développés pour aider à restaurer les populations de neuf des onze espèces survivantes. Il existe trois centres pour tortues aux Galápagos, tous gérés par la Direction du parc national des Galápagos.

Le premier est le Centre des tortues Fausto Llerena de Santa Cru, créé en 1965 pour sauver la population de tortues de l’île de Pinzón. Le second est le centre de tortues Arnaldo Tupiza, sur l’île Isabela. Celui-ci a été inauguré en 1995 en réponse à un incendie majeur déclaré dans le sud d’Isabela qui menaçait l’habitat des tortues. Enfin, le Centre des tortues de San Cristóbal, créé en 2004, vise à restaurer les effectifs de l’espèce Chelonoidis chatamensis à l’état sauvage.

Grâce aux efforts de ces trois structures, on estime aujourd’hui à environ 6 700 le nombre de tortues géantes en liberté dans les Galápagos.

36 tortues relâchées dans la nature

Récemment, les membres de cette troisième organisation ont relâché trente-six tortues géantes dans le parc national des Galápagos. Vous le retrouverez au nord-est de l’île de San Cristóbal.

Les nouvelles arrivantes ont entre six et huit ans. Elles sont donc très jeunes et ne pèsent que cinq kilogrammes. À l’âge adulte, certaines pourraient atteindre 250 kilogrammes sur la balance.

« Élever ces jeunes tortues en captivité avant de les relâcher dans la nature permet de reconstituer rapidement les effectifs de la population« , écrit la Direction du parc. « La mortalité de ces reptiles dans la nature est en effet la plus élevée au cours des deux premières années, souvent en raison du manque de nourriture ou d’eau. Les nouveau-nés sont également des proies faciles pour les prédateurs. Une fois qu’une tortue atteint l’âge de cinq ans, elle a plus de chances de survivre jusqu’à sa maturité« .

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Un spécimen juvénile de San Cristobal. Crédits : Diego Delso

Rappelons également qu’une autre espèce, Chelonoidis hoodensis, a également été sauvée de l’extinction grâce aux efforts exemplaires d’un unique spécimen nommé Diego.

Dans le cadre d’un programme de conservation mis en place par le zoo de San Diego, le mâle a en effet engendré des centaines de petits au cours de ces dernières décennies. Il a finalement été renvoyé chez lui l’année dernière, dans les îles Galápagos, près de quatre-vingts ans après avoir été enlevé.