À vendre : un prédateur à « dents de sabre » vieux de 37 millions d’années

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Crédits : Rama, Wikimedia Commons, Cc-by-sa-2.0-fr

Un squelette de Hoplophoneus, un ancien prédateur à « dents de sabre » vieux de 37 millions d’années, sera mis aux enchères le 8 décembre à Genève. Parmi les autres pièces exceptionnelles proposées figurent également une dent de T-Rex et une nageoire fossile de mosasaure.

Hoplophoneus est un genre éteint de la famille également des Nimravidae regroupant cinq espèces ayant évolué en Amérique du Nord il y a entre 38 et 33,3 millions d’années. Malgré ce que laisse penser leur apparence de grands félins, ces prédateurs n’en étaient pas (pas de bulle tympanique). Quand bien même, comme les espèces du genre Smilodon, Hoplophoneus présentait toutefois aussi de longues canines, aussi appelées « dents de sabre ». D’après les registres fossiles, ces animaux faisaient la taille d’un léopard et présentaient un corps robuste avec des pattes assez courtes. Le plus grand spécimen, examiné en 2008, pesait environ 160 kg.

Ceci étant dit, le squelette de l’un de ces spécimens, retrouvé dans un ranch du Dakota du Sud durant l’été 2019, sera mis aux enchères le 8 décembre prochain à Genève (Suisse). Vieux d’environ 37 millions d’années et d’une longueur d’environ 120 centimètres, sa valeur est estimée à entre 60 000 et 80 000 francs suisses (soit de 55 300 à 73 750 euros).

Ce fossile exceptionnel est « achevé à 90%« , a déclaré mardi à l’AFP Bernard Piguet, directeur de la maison de ventes Piguet. « Les quelques os manquants ont été refaits avec une imprimante 3D« , a-t-il ajouté, le squelette étant reconstruit autour d’un cadre en métal noir.

Les fossiles ont une « valeur artistique »

Vous l’avez sans doute remarqué, de plus en plus de squelettes de ces animaux préhistoriques sont vendus aux enchères. Et si l’engouement pour ces pièces peut sembler être une bonne nouvelle, les musées et les centres de recherche ne voient quant à eux pas les choses du même oeil. Pour de nombreux paléontologues, ces animaux sont en effet de véritables témoins de l’évolution de la vie sur Terre qui, à ce titre, devraient être étudiés puis partagés avec le public.

Ainsi, chaque fossile vendu à un particulier pourrait être considéré par beaucoup comme une perte irrémédiable pour la science. Néanmoins, le collectionneur suisse Yann Cuenin, propriétaire des dizaines de lots mis aux enchères en Suisse, souligne que ce n’est pas toujours le cas. « Si nous parlons de ce prédateur « à dents de sabre », par exemple, ce n’est pas un squelette qui présente un intérêt scientifique majeur. Nous en avons trouvé plusieurs dizaines, des individus de la même espèce« . Il rappelle également que les fossiles ne sont pas que de simples objets scientifiques ou techniques, ils ont aussi « une valeur artistique« .

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Vue d’artiste d’Hoplophoneus primaevus, un ancien prédateur à « dents de sabre ». Crédits : Robert Bruce Horsfall/Wikipédia

D’autres lots d’exception

Pour les intéressés, notez que ce squelette n’est pas l’unique pièce proposée. Parmi les lots figure notamment une ammolite, une pierre ornementale d’origine biogénique, d’aspect rouge-verdâtre et irisé, mesurant 40 cm de long sur 36 cm de large. Comme toutes les ammolites, cette pierre est issue d’un fossile d’ammonite. Âgé de 75 millions d’années, celui-ci date de la période du Crétacé et provient des Rocheuses canadiennes. D’après la maison de ventes Piguet, sa valeur est estimée à entre 20 000 et 30 000 francs suisses (entre 18 400 et 27 600 euros).

Les amateurs de dinosaures et de reptiles marins seront également servis avec la mise en enchères d’une dent de T-rex et d’une nageoire de mosasaure de 85 cm de long.