Ce tableau élaboré par une IA a remporté un prix d’art

oeuvre tableau IA
Crédits : Jason Allen

Aux États-Unis, le premier prix d’un concours d’art a récompensé un tableau assez particulier. Celui-ci a en effet été élaboré par une intelligence artificielle (IA) capable de générer des visuels à partir d’un groupe de mots. Sur la toile, l’affaire a suscité une véritable polémique.

Un prix pour le travail d’une IA

En 2022, lors de la foire d’art Colorado State Fair, la catégorie Arts numériques et Photographie a récompensé le tableau intitulé Théâtre D’opéra Spatial. Mais ce dernier n’est pas le fruit du travail d’un humain. En réalité, c’est l’œuvre d’une intelligence artificielle, comme l’a rapporté le New York Times dans un article du 2 septembre 2022. Comme en témoigne le tweet ci-après, le créateur de jeux vidéo Jason Allen a souhaité communiquer sur l’œuvre.

L’intéressé explique avoir eu recours au système d’intelligence artificielle Midjourney. L’IA aurait travaillé durant plusieurs heures avant de lui proposer des centaines d’œuvres différentes. Après les avoir passées en revue, Jason Allen en a sélectionné trois afin de les proposer à la Colorado State Fair.

La particularité de Midjourney est sa capacité à générer des visuels à partir d’un groupe de mots. Cette dernière rappelle donc quelque peu l’outil Story2Hallucination qui, en 2015, avait permis à l’informaticien Glenn Marshall de remporter le Prix Ars Electronica avec une représentation du poème In the Bleak Midwinter de la britannique Christina Rossetti.

Une polémique sur un cas isolé

Depuis que Jason Allen a diffusé l’œuvre, de nombreuses personnes ont émis des critiques sur les réseaux sociaux. Le créateur de jeux estime ne pas avoir enfreint la morale des règles du concours en se présentant en tant qu’auteur avec la mention « Jason Allen via Midjourney ». Par ailleurs, les organisateurs du concours n’ont pas retiré le prix, signe qu’il ne semble pas y avoir de problème. Ceux-ci ont indiqué que la méthode utilisée était réglementaire et que le créateur a simplement été plus malin.

Les détracteurs estiment que récompenser de la sorte une production informatique dénature complètement le concours. Ainsi, il semble que le monde de l’art s’accroche à une sorte d’inspiration typiquement humaine que la machine ne pourrait pas appréhender. Dans le monde du jeu, l’IA a pourtant terrassé l’humain de nombreuses fois (échecs, jeu de Go, etc.) mais à l’époque aucune plainte n’a fustigé les algorithmes.

Ce genre d’affaire impliquant une IA dans un concours d’art reste un cas isolé. En revanche, il se pourrait bien que progressivement, le monde de la création prenne la décision d’encadrer plus strictement la contribution des IA. Le cas échéant, il faudra simplement accepter cette nouvelle concurrence.