La station spatiale de Blue Origin vient de passer des tests clés

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Le module de base d'Orbital Reef est vu dans une illustration d'artiste, avec l'aimable autorisation de Blue Origin. Crédits : Blue Origin

La NASA prévoit de remplacer l’ISS d’ici les années 2030 et mise sur des entreprises privées pour le faire. L’un des concepts retenus est développé conjointement par Sierra Space en partenariat avec Blue Origin. Ces deux sociétés envisagent de développer une structure spatiale de 830 mètres cubes capable d’accueillir jusqu’à dix personnes. Ce projet ambitieux, qui vise à être opérationnel en orbite terrestre basse d’ici 2027, vient de passer avec succès d’importants tests de la NASA.

L’importance du système de survie

Une étape cruciale dans le développement d’une station spatiale commerciale est de s’assurer que son système de survie fonctionne correctement. Ces systèmes doivent en effet garantir un approvisionnement continu en air et en eau, ainsi que la gestion des déchets dans un environnement où les ressources sont limitées et où chaque élément doit être utilisé avec efficacité.

La purification de l’air est notamment essentielle pour éliminer le dioxyde de carbone exhalé par les astronautes et autres sources de contaminants. De plus, le recyclage de l’air est nécessaire pour produire de l’oxygène respirable, ce qui permet ainsi de maintenir des niveaux d’oxygène appropriés à l’intérieur de la station spatiale.

Quant à l’eau, elle est précieuse et doit être conservée autant que possible. Les systèmes de survie doivent donc être capables de récupérer l’eau provenant de diverses sources, y compris la transpiration des astronautes, leur respiration et même leur urine. Cette eau récupérée doit ensuite être soigneusement nettoyée et filtrée pour enlever les contaminants et les impuretés, avant d’être recyclée pour une utilisation ultérieure, notamment pour la consommation humaine et le maintien des systèmes de support de vie.

Ces systèmes de survie sont donc d’une importance vitale pour assurer la santé et la sécurité des astronautes vivant et travaillant dans l’espace. Ils constituent une étape cruciale dans le développement de toute station spatiale commerciale ou d’un habitat extraterrestre.

Récemment, quatre expériences menées conjointement avec la NASA visaient donc à s’assurer que tous ces éléments fonctionnement correctement.

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Vue d’artiste d’Orbital Reef. Crédits : Blue Origin

Plusieurs tests clés

L’un des tests était notamment axé sur la capacité des filtres à éliminer les impuretés nocives de l’air. Le système d’eau a également été testé de trois manières. Le premier était un test d’oxydation du confinement de l’eau. Il vise à évaluer l’efficacité du processus de nettoyage. L’eau récupérée peut en effet contenir divers contaminants, y compris des bactéries. Ce test consistait à exposer l’eau contaminée à un processus d’oxydation, généralement en utilisant des agents oxydants tels que le chlore. Ces derniers agissent en décomposant les contaminants présents dans l’eau, les transformant en composés moins nocifs ou en les éliminant complètement.

Un autre test concernait la récupération des eaux urinaires qui contiennent des composés tels que l’urée et d’autres substances organiques, ainsi que des sels et des minéraux. Le processus de récupération implique généralement une série d’étapes, telles que la filtration, la distillation et la désinfection, visant à éliminer les contaminants et à produire de l’eau propre et sûre.

Enfin, les chercheurs ont évalué la manière dont l’eau était stockée. Le réservoir d’eau doit en effet être conçu pour résister aux conditions extrêmes de l’espace tout en maintenant son intégrité structurelle et en préservant la qualité de l’eau stockée. Les chercheurs ont également examiné la facilité d’accès au réservoir pour la maintenance et le rechargement en eau, ainsi que les mesures mises en place pour éviter les fuites ou les contaminations.

Notez que ce n’est pas le seul test d’Orbital Reef réussi récemment. En janvier, Sierra Space avait en effet gonflé son module de station LIFE (Large Integrated Flexible Environment) jusqu’à l’explosion pour évaluer ses limites. LIFE avait alors dépassé les recommandations de la NASA. Le succès de ces tests démontre ainsi la faisabilité et la fiabilité des systèmes développés pour cette future station spatiale commerciale.