Selon une étude, les ours polaires auront presque totalement disparu d’ici à 2100

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La région arctique devrait encore se réchauffer de 5 degrés Celsius d'ici la fin du siècle. Crédits : Pixabay

Une récente étude s’est intéressée à la disparition progressive de la banquise. Or, il s’agit de l’habitat naturel des ours polaires, indispensable à leur survie. L’étude estime que d’ici la fin du siècle, les ours polaires auront presque entièrement disparu suite à la perte de leur habitat.

Disparition de leur habitat naturel

La banquise est vitale pour les ours blancs (Ursus maritimus). En effet, c’est dans cet environnement qu’ils capturent les phoques, indispensables à leur alimentation. Sans la banquise, les ours polaires meurent donc de faim. Une étude pilotée par l’Université de Toronto (Canada) et publiée dans la revue Nature Climate Change le 20 juillet 2020 évoque la disparition progressive de cette précieuse banquise.

Il faut savoir que l’ours polaire peut jeûner durant des mois lorsqu’il hiberne. Ceci se produit en période estivale, lorsque la banquise fond. Toutefois, le réchauffement climatique – de surcroît plus rapide en Arctique – génère une plus longue absence de glace. Ainsi, les carnivores éprouvent beaucoup plus de difficultés à trouver des phoques. De fait, certains s’aventurent très loin de leur territoire, parfois près de zones habitées.

Pour les femelles, l’absence prolongée de la banquise est un défi encore plus complexe. En effet, ces dernières investissent leur tanière à l’automne afin de mettre bas au milieu de l’hiver. Au printemps, elles sortent avec leurs petits. Elles doivent alors attraper davantage de phoques afin de stocker suffisamment de graisses pour produire le lait qui nourrira les petits.

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Crédits : Alan D. Wilson / Wikipedia

Un sérieux déclin d’ici 2100

« En estimant le poids maximal et minimal des ours et en modélisant leur dépense énergétique, nous avons calculé le nombre limite de jours de jeûne que peut supporter un ours polaire avant que le taux de survie des adultes et des petits commence à décliner » a expliqué Peter Molnar, principal meneur de l’étude.

Les chercheurs ont notamment donné l’exemple d’un mâle dont le poids serait de 20 % inférieur à la normale au début du jeûne. Ce dernier aurait alors une capacité de survie de 120 jours contre 200 habituellement. Il faut savoir que les 25 000 ours de l’espèce sont répartis en 19 sous-populations au Canada, en Alaska, en Sibérie, au Groenland et dans l’archipel norvégien du Svalbard. L’étude indique que ces groupes ne sont pas impactés à la même vitesse.

Toutefois, si les émissions de gaz à effet de serre restent au même niveau, toutes les sous-populations d’ours blancs déclineront très sérieusement d’ici à 2100. Actuellement, l’ours polaire est classé « vulnérable » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Néanmoins, même si celui-ci était classé « en danger critique », ceci ne changerait rien à l’issue du problème.

Un destin funeste

Les scientifiques indiquent également que même avec le maintien d’une augmentation de la température à 2,4 °C – soit 0,5 °C au dessus de l’objectif de l’accord de Paris -, l’avenir des ours blancs ne serait pas garanti sur le long terme. En effet, depuis l’ère préindustrielle, la température à la surface du globe a augmenté de 1 °C et le monde se dirige visiblement vers une augmentation de 3 °C. Or, chaque demi-degré supplémentaire augmente les risques de la survenue d’événements météorologiques extrêmes.

Enfin, si certains évoquent un éventuel déplacement des ours en Antarctique ou encore une réintroduction d’animaux élevés en captivité, pour Peter Molnar il s’agit de solutions impossibles à mettre en place. Résigné, l’expert estime qu’il faudra sûrement abattre les derniers ours polaires au lieu de les laisser mourir de faim.