Des scientifiques mettent en garde les États, il est urgent de légiférer sur les robots tueurs

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Depuis une décennie, l’intelligence artificielle se développe et trouve des applications dans divers domaines. Cependant, la question des robots tueurs intéressant potentiellement les armées inquiètent grandement la communauté scientifique dont certains membres indiquent qu’il est urgent de légiférer tant qu’il est encore temps.

Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull ainsi que celui du Canada, Justin Trudeau, ont chacun reçu sur leur bureau une lettre ouverte émanant de chercheurs de leurs pays respectifs. Il est question d’une demande des scientifiques d’adopter une position ferme contre les I.A. armées dans cette lettre présentée en préambule d’une conférence de l’ONU portant sur la Convention sur certaines armes classiques (CCAC).

Cette convention a pour but de restreindre ou d’interdire l’usage de certains types d’armes considérés comme étant capable d’occasionner des « préjudices excessifs ». Le document, signé par près de 300 experts en robotique et en intelligence artificielle, met en avant un sérieux problème d’éthique concernant les robots tueurs qui se passent de contrôle humain pour agir. Il est ici question des drones, des véhicules sans équipages et autres humanoïdes, comme le robot russe FEDOR, par exemple.

Dans le document, les chercheurs indiquent que « les robots tueurs sont des menaces pouvant devenir la troisième révolution de l’armement » et que dans le cas où ces derniers se démocratisent, « permettront des combats à une échelle encore plus grande, et à une vitesse que les humains ne pourraient même pas assimiler. » Il y a peu, Amnesty International indiquait pour sa part que « remplacer des troupes conventionnelles par des machines faciliterait le déclenchement des guerres. »

Le fait est que tout simplement, une machine capable de prendre la décision de qui doit vivre ou mourir sur un champ de bataille est inacceptable pour les chercheurs australiens et canadiens auteurs de la récente lettre ouverte. À la fin du mois d’août 2017, une demande similaire avait déjà été signée par 116 chefs d’entreprise des domaines de la robotique et de l’intelligence artificielle, appelant l’ONU à interdire les robots tueurs.

Sources : MashableNumerama