Santé cardiovasculaire : y a-t-il une heure idéale pour se coucher ?

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De plus en plus d’études mettent en exergue un lien entre la qualité du sommeil et le risque cardiovasculaire. Au Royaume-Uni, des travaux ont exploré le sujet d’une manière inédite. Selon les résultats de cette étude, se coucher entre 22 et 23h serait bénéfique, et plus particulièrement pour les femmes.

Des volontaires équipés d’un accéléromètre

Le sommeil est essentiel pour notre santé et en manquer s’avère mauvais à bien des égards. Citons des effets néfastes sur le cerveau, mais aussi sur le système cardiovasculaire. Le manque de sommeil induit une détérioration de ce dernier, ce qui augmente le risque d’hypertension et d’AVC. D’autres effets comme une altération des habitudes alimentaires, mais aussi un risque de dépression ou encore de vieillissement prématuré sont souvent évoqués.

Les études associant habituellement la qualité du sommeil au risque cardiovasculaire sont dans leur immense majorité basées sur des mesures subjectives. En effet, il s’agit souvent de carnets de bord et de questionnaires reposant entre autres sur la mémoire des individus. Une étude publiée par l’Université d’Exeter (Royaume-Uni) le 9 novembre 2021 dans l’European Heart Journal semble toutefois se distinguer.

Le but de ces travaux était d’observer la corrélation entre les heures de coucher et les maladies cardiovasculaires. Les nombreux participants à l’étude, à savoir 103 712, devaient s’équiper d’un accéléromètre au niveau de leur poignet. Rappelons au passage que l’accéléromètre est le dispositif à la base des montres connectées.

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Un horaire pour limiter les risques

David Plans, le principal chercheur de l’étude, rappelle que notre corps a une horloge interne de 24h : le rythme circadien. Ce dernier aide à réguler le fonctionnement physique et mental. Les résultats de l’étude montrent que se coucher entre 22 et 23h limite le risque de développer une maladie cardiaque par rapport à des horaires plus tardifs ou même plus précoces. Par ailleurs, cette heure idéale de coucher serait encore plus bénéfique chez les femmes. Pour les chercheurs, se coucher plus tôt ou plus tard que cette heure augmente les risques de perturbation de l’horloge biologique.

Les scientifiques ont complété leurs observations avec des questionnaires à destination des volontaires. L’objectif était d’obtenir des informations sur leur style de vie, leur activité physique, leur santé en général, etc. Les participants ont ensuite bénéficié d’un suivi durant six mois. Les chercheurs ont observé avec attention leur cœur en portant plus particulièrement leur attention sur les accidents vasculaires cérébraux, les infarctus, l’insuffisance cardiaque, les accidents ischémiques transitoires ainsi que la cardiopathie ischémique chronique.

Pas moins de 3 172 participants (3,6%) ont développé une maladie cardiovasculaire durant la période de suivi. Or, l’incidence était plus élevée chez les personnes qui se couchaient à minuit ou plus tard par rapport à celles qui se couchaient entre 22 et 23h. Ce résultat, les scientifiques l’ont obtenu en analysant l’association entre le début du sommeil et les événements cardiovasculaires tout en intégrant d’autres facteurs comme le sexe, la durée de sommeil, le diabète, le tabagisme, le taux de cholestérol, l’IMC, la pression artérielle, etc.