La prochaine mission de Rocket Lab tentera quelque chose d’inĂ©dit

Rocket Lab
Crédits : Rocket Lab

La sociĂ©tĂ© Rocket Lab s’efforce de rendre sa fusĂ©e Electron partiellement rĂ©utilisable, Ă  la manière de SpaceX. Le plan prĂ©voit de rattraper les premiers Ă©tages avec un hĂ©licoptère avant qu’ils ne retombent en mer. Ce type de capture inĂ©dit sera tentĂ© dans quelques jours.

Depuis plusieurs annĂ©es, SpaceX rĂ©volutionne le secteur de l’aĂ©rospatial en rĂ©duisant la facture de ses prestations grĂ¢ce Ă  la rĂ©utilisation de ses boosters. Naturellement, d’autres sociĂ©tĂ©s essayent Ă©galement de dĂ©velopper des approches similaires. FondĂ©e en 2006 par Peter Beck, Rocket Lab est celle qui se distingue le plus. Cependant, la fusĂ©e Electron (dix-huit mètres de haut) est trop petite pour pouvoir emporter suffisamment de carburant pour lui permettre d’effectuer les atterrissages motorisĂ©s de la Falcon 9 de SpaceX. Pour opĂ©rer, les ingĂ©nieurs ont finalement optĂ© pour une capture par hĂ©licoptère, ce qui n’a jamais Ă©tĂ© tentĂ©.

En novembre 2020, la sociĂ©tĂ© avait ainsi franchi une Ă©tape majeure en rĂ©cupĂ©rant le premier Ă©tage de sa fusĂ©e Electron pour la première fois après avoir livrĂ© une trentaine de satellites en orbite basse. Le booster Ă©tait redescendu sur Terre avec succès avant de plonger Ă  environ 650 kilomètres des cĂ´tes nĂ©o-zĂ©landaises, ralenti par un parachute. Il avait ensuite Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ© par un navire dĂ©diĂ© avant dâ€™Ăªtre rapatriĂ©.

DĂ©sormais, Rocket Lab est prĂªte pour sa première tentative de capture par hĂ©licoptère. « Nous avons effectuĂ© de nombreuses captures rĂ©ussies avec des rĂ©pliques. Nous avons Ă©galement effectuĂ© des tests de parachute approfondis et rĂ©cupĂ©rĂ© avec succès le premier Ă©tage d’Electron de l’ocĂ©an au cours de nos 16e, 20e et 22e missions« , souligne Peter Beck. « DĂ©sormais, il est temps de tout assembler pour la première fois et d’arracher Electron du ciel« .

Enfiler une aiguille dans un crochet

Cette grande première sera opĂ©rĂ©e dans le cadre de la prochaine mission de la sociĂ©tĂ©. Celle-ci doit dĂ©coller au plus tĂ´t le 19 avril depuis la pĂ©ninsule de Mahia, sur l’Ă®le du Nord. L’objectif principal de ce vol (le 26e de la fusĂ©e) sera de livrer trente-quatre satellites en orbite pour une variĂ©tĂ© de clients.

Environ une heure avant le décollage, la société prévoit de déployer un hélicoptère Sikorsky S-92 personnalisé en position de capture à environ 280 kilomètres au large de la côte néo-zélandaise. Selon le plan, les deux étages de la fusée se sépareront environ 2,5 minutes après le lancement. Alors que le second étage se chargera de livrer les satellites, le premier étage redescendra sur Terre.

Toujours selon le plan, ce booster doit dĂ©ployer un parachute stabilisateur Ă  environ treize kilomètres au-dessus de l’ocĂ©an. Sa plus grande goulotte principale sera ensuite libĂ©rĂ©e Ă  une altitude d’environ six kilomètres. Cette manÅ“uvre permettra de ralentir la vitesse de chute du booster Ă  environ 36 km/h. Ă€ cet instant, l’hĂ©licoptère tentera de saisir la ligne de parachute avec un crochet.

En cas de succès de la manÅ“uvre, le Sikorsky ramènera ensuite le booster Ă  terre. Ce dernier sera ensuite inspectĂ© sous toutes les coutures. Naturellement, rien ne garantit que la mission sera un succès. Mais sans Ă©chec, pas d’avancĂ©es.