La découverte récente par Pulsar Helium, Inc. d’une possible grande réserve d’hélium à Babbitt, Minnesota, est une avancée significative dans le domaine de l’exploration des ressources naturelles. Située dans le district minier de l’Iron Range, connu pour ses réserves de minerai de fer et qui s’étend sur environ 280 kilomètres dans le nord de l’État, cette découverte a été faite après trois semaines de forage à une profondeur de 670 mètres.
Un élément d’une grande valeur
L’hélium est un gaz noble aux applications critiques dans divers secteurs, notamment dans les équipements d’imagerie par résonance magnétique (IRM) en tant que fluide de refroidissement, dans la fabrication de semi-conducteurs et de fibres optiques, dans l’industrie aérospatiale pour refroidir les liquides dans les fusées et dans la recherche scientifique où il est indispensable pour les expériences à basse température. Le problème est qu’il est assez rare.
Pour rappel, la production naturelle de l’hélium est un processus lent et complexe qui résulte principalement de la désintégration radioactive des éléments lourds comme l’uranium et le thorium. Ces éléments, présents dans la croûte terrestre, se désintègrent au fil du temps et émettent des particules alpha qui sont en réalité des noyaux d’hélium. Ce processus s’étend sur des millions d’années et l’hélium s’accumule alors lentement dans les gisements de gaz naturel d’où il peut être extrait.
La rareté de cet élément découle de plusieurs facteurs. D’abord, bien qu’il soit le deuxième élément le plus abondant dans l’Univers, sa présence sur Terre est limitée en raison de sa légèreté. Étant extrêmement léger, l’hélium qui atteint la surface de la Terre s’échappe en effet facilement dans l’espace s’il n’est pas piégé dans des formations géologiques appropriées. De plus, le processus de sa formation terrestre est très lent et ne peut pas être artificiellement accéléré pour répondre à la demande actuelle.
Toute nouvelle source d’hélium est ainsi considérée comme extrêmement précieuse. Les découvertes de nouvelles réserves peuvent en effet avoir des implications significatives non seulement pour les industries qui dépendent de l’hélium, mais également sur le plan géopolitique étant donné que le contrôle des ressources naturelles critiques est souvent un enjeu de pouvoir entre les nations. Cette nouvelle annonce est donc importante à plus d’un titre.
Un gisement ultra concentré
Pour qu’un gisement d’hélium soit considéré comme exploitable d’un point de vue économique, l’American Chemical Society (ACS) a établi que la concentration d’hélium dans le gaz naturel doit être supérieure à 0,3 %. Cette valeur sert de point de référence pour déterminer si l’extraction de l’hélium serait économiquement viable étant donné les coûts associés à l’extraction, au traitement et au transport du gaz.
Ici, la concentration d’hélium détectée dans le district minier de l’Iron Range, serait de 12,4 % à entre 530 et 670 mètres de profondeur. Cela signifie que dans chaque unité de gaz naturel extrait de cette profondeur, 12,4 % sont de l’hélium pur. Ainsi, non seulement ce gisement serait hautement viable du point de vue de l’exploitation commerciale, mais il pourrait aussi offrir une source d’hélium extrêmement riche par rapport à d’autres gisements connus dans le monde.
Des recherches plus approfondies sont prévues pour confirmer la viabilité de l’extraction commerciale de cette incroyable matière première dans cette zone, incluant la vérification des modèles géologiques et la capture de données précises sur la réserve. Si ces analyses confirment le potentiel du site, cela pourrait non seulement contribuer à stabiliser le marché mondial de l’hélium, mais aussi stimuler l’économie locale et nationale grâce aux investissements dans les technologies d’extraction et de traitement de ce gaz précieux.
