Psikharpax : un projet robotique de biomimétisme autour du rat

souris rat rongeur
Crédits : iStock

Il y a une dizaine d’années, des chercheurs du CNRS évoquaient déjà un robot inspiré du rat. Il était question d’utiliser ce genre de machine en tant que plateforme de tests d’hypothèses biologiques. Le but ? Mieux comprendre le comportement et la capacité de raisonnement des mammifères.

Le biomimétisme

Mené par l’Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique (ISIR), le projet ayant permis la création du robot-rat Psikharpax intègre une démarche de biomimétisme. Il est question de copier le plus fidèlement possible le comportement et l’attitude du rat.

Ce projet va donc plus loin que la bio-inspiration, c’est-à-dire simplement s’inspirer de ce qui se fait dans la nature afin de mettre au point une machine ou un matériau. Citons par exemple la création récente d’un robot tout-terrain polyvalent assez incroyable, ou encore la mise au point d’un laser pour imiter la peau d’animaux.

Mieux comprendre les mammifères

L’objectif premier du projet Psikharpax est de reproduire au niveau du robot la plupart des mécanismes étudiés chez le rat, à savoir ceux liés au fonctionnement de son cerveau (neurobiologiques). Par extension, il s’agit de mieux comprendre ces mécanismes chez les mammifères, dont les humains. Néanmoins, le choix du rat a été fait, car celui-ci est doté d’un cerveau dont l’organisation et le fonctionnement font partie des plus proches – dans le règne animal – de ceux des grands singes.

Par ailleurs, des mécanismes découverts chez l’Homme avaient déjà été observés grâce à des recherches portant sur le cerveau du rat. Cela concernait certaines maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson, dont les thérapies ont pu évoluer.

Deux versions de Psikharpax

Toujours en cours, le projet Psikharpax a été initié par Jean-Arcady Meyer, directeur de recherches CNRS et a requis la collaboration d’une dizaine d’équipes de recherche de différents pays européens. Par ailleurs, la somme des compétences nécessaires au développement est exceptionnelle : neuroscience, intelligence artificielle, anthropologie, psychologie, linguistique, philosophie.

À ce jour, deux versions du robot Psikharpax ont été produites. La première est capable de se redresser pour observer des éléments lointains et de saisir des objets, tandis que la seconde version a été pensée pour étudier tout ce qui touche à la navigation spatiale.

« Psikharpax est doté d’une mémoire. Il sait donc se servir de ses expériences passées. Mais il parvient également à tenir compte du futur grâce à sa capacité à anticiper ses besoins ou les dangers qui l’entourent, et à planifier ses comportements », avait déclaré Jean-Arcady Meyer.

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