Un projet de microlanceur « baguette » récompensé par l’Élysée

baguette pain
Crédits : AnSyvanych / iStock

Fondée il y a seulement trois ans, la société française HyPrSpace a pour objectif de développer une méthode de propulsion afin de faciliter l’accès à l’espace. Aujourd’hui, son concept de microlanceur a suscité de l’intérêt jusque dans les plus hautes sphères de l’État.

Un lanceur « baguette orbitale »

À l’extrême opposé du célèbre lanceur spatial super-lourd Starship en cours de développement par SpaceX, nous avons le microlanceur Orbital Baguette-1 (OB-1). Conçu par la start-up bordelaise HyPrSpace (Hybrid Propulsion for Space), cet engin est bel et bien une fusée réutilisable. Derrière ce nom amusant se cache donc un projet tout à fait sérieux. Celui-ci a en effet remporté un appel d’offres de l’État dans le cadre du programme France 2030. Ce plan lancé en 2021 par le président Emmanuel Macron prévoit pas moins de 34 milliards d’euros sur cinq ans afin de développer la compétitivité industrielle et les technologies d’avenir en France.

L’idée de HyPrSpace est de prendre exemple sur SpaceX en proposant un lanceur réutilisable, dont la taille est évidemment plus réduite. Ainsi, le microlanceur Orbital Baguette-1 peut décoller et atterrir à volonté, et ce, tout en étant plus respectueux de l’environnement. Il s’agit ici d’un avantage supplémentaire, le domaine spatial particulièrement polluant aujourd’hui.

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Crédits : Hybrid Propulsion for Space

Une empreinte carbone et des coûts de lancement réduits

Le secret de l’Orbital Baguette-1 réside dans sa propulsion. À l’instar de certains véhicules sur route, elle sera hybride, mais il ne sera pas question d’associer un moteur à combustion avec un moteur à électricité. En effet, la propulsion de la fusée intégrera un mélange d’ergols solides et d’ergols liquides. Rappelons au passage qu’un ergol est une substance homogène employée seule ou en association avec d’autres substances afin de fournir de l’énergie.

La start-up évoque une architecture novatrice capable de donner assez de puissance pour aller dans l’espace et se placer en orbite. En somme, il s’agit de profiter des avantages des systèmes de propulsion solide et liquide, tout en évitant d’en subir les inconvénients. En tout cas, HyPrSpace promet déjà que son lanceur constituera une technologie fiable, peu chère et dont l’impact carbone sera plus faible.

Par ailleurs, si les premiers vols du lanceur devraient se produire dans quelques années, HyPrSpace prévoit déjà des coûts de lancement deux fois moins onéreux que chez la concurrence. L’Orbital Baguette-1 pourra donc embarquer 250 kg de charge utile en orbite basse à des prix très attractifs, permettant à des acteurs encore non présents sur le marché de lancer leurs microsatellites.