En noir et blanc, les pandas se fondent parfaitement dans leur environnement

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Crédits : qgadrian/Pixabay

Le panda géant est un mammifère emblématique, mais la fonction de sa coloration noir et blanc est longtemps restée mystérieuse. En s’appuyant sur des photographies de pandas prises dans la nature et d’analyses d’images de pointe, des chercheurs confirment aujourd’hui l’hypothèse contre-intuitive selon laquelle ce pelage particulier permet à ces animaux de se camoufler dans leur environnement naturel.

La coloration permet toute une série de tâches dans le règne animal comme celle d’attirer les femelles, d’avertir les prédateurs ou de se fondre dans l’environnement. Tandis que les rayures contrastées et les taches sont communes, le panda géant (Ailuropoda melanoleuca) est quant à lui noir et blanc. La question est de savoir pourquoi. Ces animaux évoluant naturellement dans un environnement rempli de troncs d’arbres bruns et de feuilles vertes, cette coloration audacieuse peut sembler contre-intuitive au premier abord. En réalité, il s’agit d’un pelage incroyablement efficace, selon une étude publiée dans Scientific Reports.

Les pandas « invisibles » aux yeux de leurs prédateurs

Pour ces travaux, des scientifiques de l’Université de Bristol, de l’Académie chinoise des sciences et de l’Université finlandaise de Jyväskylä se sont appuyés sur des photographies de pandas sauvages évoluant dans leur habitat forestier naturel. Ils ont analysé ces photos avec des modèles informatiques simulant la vision des humains, des félidés (chats sauvages tels que les léopards des neiges) et des canidés (principalement des chacals). Ces deux derniers sont en effet connus pour être les principaux prédateurs des pandas.

Les chercheurs ont alors constaté que dans les trois cas, les taches noires se confondaient avec les nuances sombres de l’environnement, tandis que les zones blanches se confondaient avec le feuillage ou la neige en période hivernale. Toujours selon l’étude, les démarcations nettes entre les sections noires et blanches de leur pelage aideraient également à briser visuellement le contour de leur corps aux yeux des prédateurs.

« Je savais que nous étions sur quelque chose lorsque nos collègues chinois nous ont envoyé leurs photographies. Je ne pouvais même pas voir les pandas dessus« , souligne professeur Tim Caro, de l’Université de Bristol. « Si je ne pouvais pas les voir avec mes bons yeux de primate, cela signifiait que les prédateurs potentiels carnivores, avec leur mauvaise vue, pourraient ne pas les voir non plus. Il s’agissait simplement de le démontrer objectivement« .

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Deux pandas grignotant du bambou. Crédits : Pixabay

Même constat pour le tigre

En matière de camouflage, les pandas figurent donc dans le haut du tableau. C’est également le cas du tigre, toujours de manière un peu contre-intuitive.

L’idée qu’un tigre au pelage orange puisse parfaitement se camoufler dans les forêts vertes pourrait en effet laisser un peu perplexe. En réalité, aux yeux de ses proies, l’animal paraît complètement invisible ainsi que le révélait une autre étude il y a quelques mois. Ses proies, principalement des ongulés (cerfs, sangliers, etc.), sont en effet dichromates, confondant ainsi les pigments rouges et verts. C’est pourquoi aux yeux d’un cerf, un tigre semble parfaitement se confondre avec la forêt environnante.

Malheureusement pour eux, ils sont en revanche parfaitement visibles aux yeux humains. Nous sommes en effet trichromates. Autrement dit, nous disposons de trois récepteurs de couleurs nous permettant de différencier l’orange du vert.