Pourquoi Microsoft a-t-elle converti des informations numériques en ADN ?

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Des universitaires américains ont collaboré avec Microsoft afin de mettre au point un appareil capable de convertir les informations numériques en ADN. La première phase de test a permis de convertir le mot « hello » en une séquence ADN. À quoi servent ces recherches ?

Un travail de longue haleine

Dans un communiqué publié par Microsoft le 21 mars 2019, le géant américain a présenté un prototype de machine capable de convertir des informations numériques en séquence ADN. Mis au point avec l’aide de chercheurs de l’Université de Washington et détaillée dans la revue Scientific Reports, cette machine est la toute première du genre !

Les chercheurs ont visiblement fait un immense travail en mettant au point cet appareil, qui n’est « finalement » qu’un séquenceur d’ADN équipé d’un logiciel de décodage destiné à traduire ce même ADN en bits. Cependant, il semble que la première phase de test ait été très chronophage. Il faut savoir que le mot « hello » traduit en langage binaire donne « 01001000 01000101 01001100 01001100 01001111 ». Alors que ce mot pèse seulement 5 octets, il a fallu 21 heures à la machine pour donner 1 mg d’ADN ! En revanche, les chercheurs ont affirmé avoir trouvé un moyen de diviser ce laps de temps de moitié, c’est-à-dire entre 10 et 12 heures.

Crédits : Microsoft

Quelle est l’utilité d’un tel projet ?

Selon Microsoft, cette technologie pourrait représenter l’avenir du stockage de données, essentiellement en ce qui concerne des quantités considérables. Alors que nous avions déjà évoqué  en 2017 ces intentions de la part du géant américain, ceci a été confirmé par Karin Strauss, responsable des recherches.

« Notre objectif ultime est de mettre en production un système qui, pour l’utilisateur final, ressemble beaucoup à tout autre service de stockage cloud : des bits sont envoyés à un centre de données et stockés sur place, puis apparaissent lorsque le client le souhaite. »

Ainsi, les informations sont stockées dans des molécules d’ADN synthétiques créées dans un laboratoire. Évidemment, il ne s’agit pas d’ADN humain. Ces mêmes informations peuvent donc être cryptées de cette façon avant d’être envoyées au système. Ainsi, ce procédé pourrait permettre la mise au point des data centers du futur ! En 2018, Microsoft s’était déjà fait remarqué en plongeant un data center dans l’océan Atlantique.

Voici la vidéo de présentation du projet :

Sources : EngadgetSiècle Digital

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