Népal : pourquoi les accidents d’avion y sont-ils si fréquents ?

Népal
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Il y a un peu plus d’une semaine, un avion transportant des dizaines de personnes s’est écrasé dans une rivière au fond d’un ravin, au Népal. Cette catastrophe est l’occasion de s’interroger sur l’exceptionnelle fréquence des accidents du genre dans ce pays himalayen.

Un environnement très hostile

Le 15 janvier 2023, le vol Yeti Airlines 691 reliant Katmandou à Pokhara (Népal) s’est crashé dans la rivière Seti au moment de son atterrissage. Le bilan est lourd : 72 décès et une personne portée disparue selon les chiffres actuels. L’appareil a quant à lui été complètement détruit. Il a en effet fini sa course dans un ravin dont la profondeur est de 300 mètres. Par ailleurs, il s’agit ici du pire accident d’avion au Népal depuis 1992.

Le Népal est tristement célèbre pour ses crashs d’avion très fréquents. Mais survoler ce pays est-il réellement plus risqué ? En réalité, toute compagnie aérienne désirant y exploiter des lignes fait face à des difficultés, principalement en raison de l’environnement. En effet, l’altitude moyenne de ce pays est de 3 265 m au-dessus du niveau de la mer et les montagnes compliquent le pilotage, surtout en cas de mauvais temps. Le Népal compte en outre huit des quatorze sommets les plus hauts du monde, dont l’Everest et ses 8 849 m. Or, atterrir à de telles altitudes implique des avions spécialement conçus pour cela.

De plus, les vents sont très forts à de telles altitudes et le temps change très rapidement. Autrement dit, il s’agit tout simplement de l’un des endroits les plus dangereux au monde pour piloter un avion. Évoquons également les pistes népalaises, dont certaines sont les plus isolées et les plus complexes au monde. Ainsi, même les pilotes les plus expérimentés ne sont jamais à l’abri d’une catastrophe.

ATR-72 crash népal
L’ATR-72 impliqué dans le récent crash au Népal. Crédits : TMLN123 / Wikimedia Commons

Un laxisme en matière de sécurité

D’autres raisons viennent ajouter de la difficulté à la situation. En effet, la maintenance des équipements est assez médiocre et les autorités locales font preuve d’un certain laxisme en ce qui concerne l’application des règles de sécurité internationales. Ces raisons ont d’ailleurs poussé l’Union européenne à bannir l’intégralité des transporteurs népalais de son espace aérien.

L’an dernier, le Népal a reçu de mauvaises notes lors d’un audit effectué par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Les résultats ont permis de confirmer que les autorités népalaises n’exerçaient pas de contrôles rigoureux et étaient en incapacité d’appliquer les normes et autres réglementations internationales. Ainsi, la fréquence des catastrophes aériennes dans ce pays n’est pas une surprise, aidée par les aléas climatiques et la topographie des lieux.