Monde : la pollution liée aux combustibles fossiles entraîne un décès sur cinq

pollution
Crédits : Peggy_Marco/Pixabay

Selon une étude publiée le mardi 9 février, la pollution liée aux combustibles fossiles aurait entraîné plus de huit millions de décès prématurés en 2018, soit près d’un adulte sur cinq dans le monde.

Les effets de la pollution de l’air largement sous-estimés

Selon l’OMS, la pollution de l’air extérieur tue environ 4,2 millions de personnes par an. Toutefois, ce bilan serait largement sous-estimé. Pour obtenir ces chiffres, les chercheurs se sont en effet basés sur des données satellites et des relevés de surface pour déterminer les concentrations de particules fines PM2,5. Or, celles-ci ne permettent pas de déterminer la provenance exacte de ces particules. Elles pourraient être issues de la combustion d’énergies fossiles comme de la fumée des incendies de forêt par exemple.

Dans le cadre d’une étude récente dont les détails sont publiés dans la revue Environmental Research, Joel Schwartz et son équipe de la Chan School of Public Health de l’Université de Harvard ont précisé ces données en utilisant un modèle 3D de chimie atmosphérique divisant la Terre en blocs de 60 km par 50 km, couplé à des données d’émissions de CO2 des différents secteurs et à des simulations de circulation de l’air de la NASA.

Une fois la concentration de PM2,5 connue, ils se sont penchés sur l’impact sur la santé en développant un nouveau modèle de risques.

Huit millions de décès

Ces travaux ont finalement permis de constater que les particules fines rejetées par la combustion du pétrole, du gaz et du charbon ont entraîné plus de huit millions de décès prématurés en 2018. Cela correspond à 20 % des adultes décédés dans le monde. Autrement dit, le bilan de l’OMS est ici quasiment doublé. Si l’on se base sur ces derniers chiffres, alors nous pouvons considérer que la pollution de l’air tue chaque année environ trois fois plus que l’alcool.

Sur cet échantillon de huit millions de décès prématurés, la moitié ont été enregistrés en Chine et en Inde, avec un autre million de décès également répartis entre le Bangladesh, l’Indonésie, le Japon et les États-Unis.

Les maladies coronariennes et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont à l’origine de près de la moitié de ces décès. Les maladies pulmonaires, le diabète et l’hypertension artérielle constituant la majeure partie du reste.

pollution
Dhaka, au Bangladesh. Crédits : rahmatullah77/Pixabay

Une durée de vie raccourcie de deux ans en moyenne

Autres données importantes : dans le monde, la pollution de l’air raccourcit la vie de plus de deux ans en moyenne. Le continent le plus touché reste l’Asie où la durée de vie moyenne est réduite de 4,1 ans en Chine, de 3,9 ans en Inde et de 3,8 ans au Pakistan. En Europe, la durée de vie est en moyenne raccourcie de huit mois.

« Nous discutons souvent des dangers de la combustion des combustibles fossiles dans le contexte du changement climatique, mais négligeons les impacts potentiels sur la santé« , note Joel Schwartz, principal auteur de l’étude. « La possibilité d’éviter des millions de décès prématurés devrait être une raison supplémentaire de réduire nos émissions de gaz à effet de serre et d’accélérer le passage mondial de l’énergie brune à l’énergie verte« .