La découverte d’un ancien lit de lac sous l’emplacement de Perseverance dans le cratère Jezero pourrait signifier que le rover de reconnaissance a déjà récupéré des fossiles microbiens. Cependant, nous ne le saurons pas avec certitude tant que nous n’aurons pas récupéré les échantillons. Et pour cause, le véhicule n’est pas équipé pour effectuer les analyses in situ.
Le rover conduit bien sur le lit d’un ancien lac
Le rover Perseverance de la NASA vise à explorer la planète rouge et à collecter des échantillons géologiques pour un éventuel retour sur Terre. L’une des technologies clés à bord du véhicule est l’imageur radar pour l’expérience souterraine de Mars, ou RIMFAX. Cette expérience utilise un radar qui pénètre dans le sol pour cartographier la structure géologique sous la surface de la planète. RIMFAX émet en effet des signaux radar dans le sol martien et mesure les ondes réfléchies pour créer des images détaillées des différentes couches de terrain.
En utilisant cette technologie, Perseverance peut donc « voir » sous la surface de Mars et identifier des formations géologiques clés, telles que des couches de roches, des dépôts sédimentaires et d’autres caractéristiques importantes. Il y a quelques jours, les données collectées par cette expérience dans le cratère Jezero ont justement permis de révéler des couches de sédiments, ce qui a confirmé les soupçons basés sur des études antérieures, mais jamais vérifiées auparavant qui suggéraient que le cratère était autrefois inondé. Cette découverte est en tout cas cruciale dans la recherche de preuves de vie passée, car la présence passée d’eau est un indicateur clé de l’habitabilité d’une planète.
Encore un peu de patience
Cette découverte suscite ainsi l’espoir que des échantillons géologiques collectés par Perseverance puissent contenir quelques-unes de ces preuves de vie ancienne sur Mars. Rappelons cependant que le rover n’est pas équipé de la technologie nécessaire pour découvrir lui-même des traces de vie. Équiper un rover des instruments capables de procéder à des analyses chimiques n’est pas du domaine de l’impossible, bien au contraire. Perseverance n’embarque toutefois pas ce type de matériel et ce n’est pas un hasard : la NASA a prévu une mission de retour.
Ces échantillons sont en effet destinés à être renvoyés sur Terre pour une analyse plus approfondie. Initialement, ils devaient revenir sur Terre en 2033 au plus tôt, offrant ainsi une opportunité unique d’étudier de près la composition de Mars et de rechercher d’éventuelles signatures de vie passée. Néanmoins, l’avenir de cette mission très ambitieuse, et donc très chère, est encore incertain.
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Science Advances.
