Désormais omniprésents sur Terre, les microplastiques ont récemment fait l’objet d’une étude concernant leur possible lien avec les ouragans. Les chercheurs ont focalisé leur attention sur l’ouragan Larry qui a traversé l’océan Atlantique en 2021. Selon les résultats, les océans ne sont pas nécessairement une destination finale pour les microplastiques.
Microplastiques et phénomènes météorologiques
Aujourd’hui, les microparticules de plastiques (ou microplastiques) sont présentes partout sur notre planète. Elles se retrouvent dans l’eau, l’air, les précipitations, les chaînes de montagnes ou encore en Antarctique. En 2022, une étude a permis pour la première fois d’isoler des microplastiques dans les poumons d’humains vivants. Par ailleurs, les microparticules de plastiques ont possiblement une influence sur le climat mondial.
Au fil des découvertes, ces particules d’une taille maximum de 5 mm sont de plus en plus source d’inquiétude. Néanmoins, elles restent encore assez méconnues, notamment en ce qui concerne les potentiels risques pour la santé humaine et pour l’environnement.
Une étude publiée dans la revue Communications Earth & Environment le 28 novembre 2023 suggère un lien avec certains phénomènes météorologiques tels que les ouragans. Les chercheurs de l’Université Dalhousie à Halifax (Canada) ont travaillé sur l’ouragan Larry, apparu à la fin de l’été 2021. Il s’est formé au sud des îles du Cap-Vert, en Afrique, avant de traverser l’océan Atlantique et frôler les Bermudes (Caraïbes), puis Terre-Neuve (Canada), heureusement sans causer de victimes.

Qu’apporte cette nouvelle étude ?
Selon les scientifiques canadiens, l’ouragan aurait ramassé une certaine quantité de microplastiques sur son passage, et ce, au moment de traverser le grand vortex de déchets de l’atlantique nord. Les auteurs de l’étude ont effectué plusieurs prélèvements d’air à différents moments de la semaine du passage de l’ouragan qui a causé des pluies torrentielles près de Terre-Neuve. Les chercheurs étaient convaincus que l’ouragan pouvait leur offrir un élément de comparaison concernant l’habituelle teneur en microplastique dans l’air. Selon les résultats, cinq fois plus de particules sont tombées sur Terre-Neuve comparativement aux échantillons prélevés deux jours avant et deux jours après le passage de l’ouragan.
Enfin, cette étude vient bousculer une croyance établie depuis déjà quelque temps. En effet, nous pensions qu’après leur arrivée dans les océans, les microparticules de plastique poursuivaient leur décomposition avant de finir leur « vie » au fond de la mer ou ingérées par des animaux marins. Pourtant, l’étude canadienne suggère que les océans ne représentent pas forcément une destination finale pour ces microplastiques qui peuvent visiblement encore voyager sur de longues distances.
