OneWeb agrandit sa constellation pour fournir Internet depuis l’espace

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Crédits : Mark Hadley

OneWeb a déployé cette nuit 34 nouveaux satellites dans le cadre de son projet de méga-constellation censé fournir Internet à tout le monde depuis l’espace.

Pour avoir accès à Internet, nous dépendons aujourd’hui de câbles enfouis et de tours de téléphonie. Si du point de vue technique ça fonctionne, le problème, c’est que le monde n’y a pas accès, notamment dans les zones les plus reculées. Pour connecter la planète entière, nous devons donc passer par le ciel. Des satellites sont déjà en place, mais l’inconvénient, c’est qu’ils sont trop éloignés (environ 22 000 km). Autrement dit, la connexion est trop lente, ce qui est incompatible avec les besoins d’aujourd’hui.

Pour permettre un meilleur signal, l’idée serait de pouvoir placer des milliers de satellites capables de communiquer entre eux (points relais) sur des orbites plus basses (entre 1500 et environ 500 km). Des sociétés sont déjà sur le coup, comme SpaceX.

La société d’Elon Musk a en effet déjà déployé l’année dernière une petite partie de sa « constellation de satellites » baptisée Starlink (180 instruments), qui à terme en comptera plus de 12 000. Il y a quelques semaines, l’entrepreneur a par ailleurs souligné qu’avec seulement six à huit lancements supplémentaires, SpaceX pourrait déjà commencer à offrir un service haut débit aux États-Unis d’ici le milieu de cette année.

Nouveau lancement pour OneWeb

Mais SpaceX n’est pas la seule entreprise concernée. OneWeb, notamment, vise les mêmes objectifs. Il y a un an, la société a déployé les six premiers satellites de sa constellation. Cette nuit, 34 nouveaux instruments ont été lancés avec succès par une fusée russe Soyouz, depuis le Kazakhstan.

Une dizaine de nouveaux lancements de 30 à 36 satellites par vol seront également programmés au cours de ces prochains mois. À terme, l’entreprise envisage une constellation de près de 650 satellites.

Avec ces premiers « pions » dans l’espace, la société devrait normalement être en mesure de pouvoir proposer des services commerciaux à plusieurs secteurs clés (maritime, aviation, gouvernement, par exemple) dès la fin de l’année. Un accès Internet haut débit devrait ensuite être proposé à toute la planète d’ici la fin de l’année 2021.

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Lancement des six premiers satellites de OneWeb en février 2019. Crédits : ESA-CNES-Arianespace

La recherche astronomique menacée

Malheureusement, avec tous ces nouveaux satellites se posera encore plus que jamais le problème de la pollution lumineuse. De nombreux astronomes se disent en effet préoccupés par la lumière visible, renvoyée par les satellites, qui semble nuire aux observations nocturnes. Suite au lancement de ses 60 premiers satellites en mais dernier, Elon Musk avait d’ailleurs essuyé beaucoup de critiques.

« SpaceX avait souligné que ses satellites seraient à peine visibles, voire pas du tout. Mais pendant quelques jours après le lancement, la constellation Starlink a brillé autant que de nombreuses constellations astronomiques, avait notamment déclaré l’American Astronomical Society (AAS) dans un communiqué en juin dernier. À terme, les satellites Starlink et les essaims similaires développés par d’autres sociétés pourraient être plus nombreux que les étoiles visibles dans notre ciel nocturne ».

On souligne tout de même que depuis cet incident les satellites de SpaceX se sont dispersés, et qu’ils évoluent désormais sur leur orbite prévue, à 550 km du sol. La société a également récemment peint en noir l’un de ses instruments dans le but de moins réfléchir l’éclat du Soleil vers le sol. Si le test est positif, SpaceX promet alors d’appliquer la recette sur tous les autres satellites.

OneWeb, de son côté, a indiqué que ses instruments seront positionnés à une altitude beaucoup plus élevée que ceux de SpaceX (1 200 km), et qu’ils ne devraient pas poser de problème pour les futures observations astronomiques.

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