Nucléaire : la méthode actuelle de conditionnement des déchets ne serait pas très fiable

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Les déchets nucléaires prévus pour être enfouis profondément sous terre sont contenus dans des capsules de verre et d’acier. Toutefois, une étude récente estime que cette méthode comporte des failles. Pourquoi ?

Une méthode finalement peu sûre

Les déchets nucléaires les plus préoccupants sont issus des centrales de production d’énergie. Le fait est que ces déchets sont capables d’émettre des rayons durant des dizaines de milliers d’années. Depuis assez longtemps, certains pays stockent ces déchets et les enfouissent profondément sous terre. Or, ceux-ci sont placés dans des conteneurs en verre (ou en céramique) et en acier inoxydable.

L’objectif est d’éviter que les rayons n’atteignent l’environnement et donc les êtres vivants. Néanmoins, une étude parue dans la revue Nature Materials le 27 janvier 2019 a conclu que l’idée n’était pas si fiable. Selon les chercheurs de l’Université d’État de l’Ohio (États-Unis), les conteneurs et leur contenu pourraient se dégrader plus rapidement que prévu.

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Des interactions indésirables

Les meneurs de l’étude estiment que le problème vient d’une corrosion accélérée en raison des changements qui s’opèrent au fil du temps. Ces mêmes changements sont également liés au contact avec un environnement aqueux et à la manière dont les matériaux peuvent interagir entre eux. Rappelons que même si le site de stockage se situe en profondeur, l’eau est susceptible d’être présente. Sous certaines conditions donc, le verre ou la céramique interagit avec l’acier et l’ensemble se retrouve alors en proie à la corrosion. Les chercheurs ont par exemple révélé l’existence de fissures sur le verre, lui-même en contact avec l’acier.

Les chercheurs préconisent donc l’élaboration d’un nouveau moyen de stockage des déchets nucléaires. Il s’agit de trouver une nouvelle composition des contenants et ainsi éviter les risques au maximum. Selon eux, l’affinité naturelle entre le fer et le silicium pose problème. Rappelons que le premier est le principal composant de l’acier, et le second un élément très important du verre.

En 2015, nous évoquions l’aménagement du premier site de stockage “éternel” de déchets nucléaires. Prévu pour être finalisé en 2020, le site sera situé en couche géologique profonde, c’est-à-dire entre 400 et 450 mètres de profondeur. Il existe un projet similaire en France : la loi Macron prévoit l’implantation d’un site de stockage près du laboratoire souterrain de Bure (Meuse). Le projet baptisé Cigéo consiste en l’installation d’une telle unité à 500 mètres de profondeur, et ce à l’horizon 2025-2035.

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