Greenpeace évoque une « saturation » mondiale des déchets nucléaires

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Crédits : Public Domain Files

Dans un rapport récemment publié, la célèbre ONG dénonce un risque de saturation des déchets nucléaires à l’échelle mondiale. Sont entre autres pointés du doigt les projets d’enfouissement profond des déchets hautement radioactifs.

Un nombre de déchets préoccupant

La branche française de Greenpeace a annoncé dans un communiqué publié le 30 janvier 2019 avoir commandé un rapport rédigé par plusieurs experts internationaux et indépendants. Ceux-ci ont passé en revue les divers déchets produits par l’industrie du combustible nucléaire, en partant de l’extraction de l’uranium jusqu’aux déchets des réacteurs.

Ce sont justement les combustibles usés déchargés des réacteurs dont il faudrait vraiment se soucier selon Greenpeace. En effet, pas moins de 250 000 tonnes de combustibles usés hautement radioactifs constituent le stock mondial réparti dans une quinzaine de pays. Par ailleurs, la majorité de ces déchets sont stockés dans des piscines de refroidissement sur les sites des réacteurs, des lieux jugés vulnérables.

La France et les États-Unis sont de très mauvais élèves

Greenpeace rejoint l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) en ce qui concerne la situation de la France. L’usine de retraitement de la Hague (Manche) est particulièrement dénoncée pour le risque de saturation de ses immenses piscines de refroidissement. L’inquiétude est présente, bien que le porte-parole du groupe Orano – gérant le site – ait évoqué 2030 comme étant la date où le risque de saturation pourrait être effectif. Greenpeace évoque également la question des piscines des réacteurs situés aux États-Unis. Le combustible nucléaire y serait trois à quatre fois plus important en quantité que ce qui était prévu lors de la conception des sites.

Hormis la France et les États-Unis, la gestion des déchets nucléaires a été évaluée en Belgique, au Japon, en Suède, en Finlande ainsi qu’en Grande-Bretagne. Greenpeace a estimé qu’aucun pays au monde ne disposait d’une solution de traitement des déchets de haute activité, alors que les piscines se remplissent inlassablement.

Crédits : Wikipédia

Les sites d’enfouissement également dénoncés

La notion de « stockage géologique du combustible usé » est le terme utilisé pour parler de l’enfouissement des déchets nucléaires. Or, il s’agirait de la solution privilégiée par l’industrie nucléaire avec l’aval des gouvernements. Le rapport indique qu’aucun site « viable, sûr et durable à long terme » n’a été mis en place, même dans des pays comme la Suède ou la Finlande où les initiatives sont les moins alarmantes. En France, le projet d’enfouissement Cigeo à Bure (Meuse) est particulièrement pointé du doigt (voir en fin d’article).

Le rapport indique qu’opter pour le stockage géologique du combustible usé n’est pas une bonne solution, dans la mesure où il est dans ce cas impossible de revenir en arrière. Par ailleurs, la question des coûts liés à ces déchets se pose, et Greenpeace estime qu’aucun pays ne dispose d’une estimation crédible.

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