Maths : les abeilles sont capables de faire des calculs simples

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Crédits : Pixabay

Nous savions qu’elles étaient capables de manipuler le concept de zéro. Mais les abeilles semblent aussi en mesure de résoudre des additions et des soustractions simples. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Science.

Il y a quelques mois, une équipe de chercheurs prouvait que les abeilles peuvent comprendre la notion de zéro, les plaçant dans un « club d’élite » d’animaux non humains capables de saisir cette notion mathématique abstraite, avec notamment les singes et certains oiseaux. Cette même équipe revient aujourd’hui avec une nouvelle annonce : les abeilles peuvent résoudre des additions et des soustractions élémentaires. En d’autres termes, elles semblent saisir, après entraînements, les concepts de +1 et de -1.

Pour leur étude, les chercheurs ont encouragé 14 abeilles à se rendre dans un labyrinthe en forme de Y. Les abeilles devaient pénétrer à l’intérieur et poursuive leur chemin soit dans la branche droite, soit dans la branche gauche. L’un des itinéraires offrait une récompense d’eau sucrée à la fin, tandis que l’autre ne contenait qu’une solution au goût amer.

Avant d’entrer dans le labyrinthe – par une petite ouverture prévue à cet effet -, chaque abeille passait devant d’un stimulus visuel jaune (trois petits points jaunes). Elles devaient alors poursuivre soit à droite, soit à gauche. Chaque chemin présentait également un stimulus visuel jaune, l’un représentant la bonne réponse (une soustraction, donc deux points jaunes), l’autre la mauvaise (le même stimulis, trois points jaunes). Les mêmes expériences ont ensuite été répétées en utilisant des stimulis bleus. Dans ce cas, la bonne réponse se référait non pas à une soustraction, mais à une addition.

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Le labyrinthe en Y utilisé pour les soustractions. L’abeille rentre par le trou central et voit un stimulus visuel (3 points jaunes). Puis elle doit choisir entre « 3 points » et « 2 points » (la bonne réponse). Crédits : Howard et al. /Nature

Trouver la bonne réponse

L’idée consistait donc à entraîner les abeilles à comprendre que soit une addition, soit une soustraction menait à la bonne réponse (ici la récompense, le point d’eau sucrée). Au départ, le choix des chemins empruntés était aléatoire, mais à force d’essais (au bout d’une centaine environ), les abeilles semblaient avoir compris le principe : la bonne réponse menait au petit point d’eau sucrée, tandis que la mauvaise dirigeait vers la solution amère de quinine.

Plus précisément, les abeilles ont fini par trouver la bonne réponse dans 80 % des cas avec le système de récompense. Sans « la carotte », les insectes ont obtenu environ 70 % de bonnes réponses pour les additions, et 65 % pour les soustractions. C’est un peu comme à l’école : vous aviez forcément de meilleurs résultats lorsque l’on vous promettait un « bon point » en cas de réponse correcte.

« Nous apprenons, enfants, qu’un symbole « plus » signifie que vous devez ajouter deux quantités, tandis qu’un symbole « moins » signifie que vous devez en soustraire, explique Scarlett Howard, principale auteur de l’étude. Bien que de nombreuses espèces soient capables d’utiliser la cognition quantique pour fouiller, prendre des décisions et résoudre des problèmes, on se demandait si des animaux non humains ou non primates pourraient atteindre le niveau de cognition numérique ».

Cette compétence, il semblerait ainsi que les abeilles en soient capables.

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