Longue Marche 9, la fusée chinoise qui doit emmener des humains sur Mars

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Crédits : China aerospace

Troisième puissance spatiale, la Chine affiche de nouveau ses ambitions en matière d’exploration humaine de l’espace lointain, en annonçant officiellement le développement de son lanceur super lourd Longue Marche 9.

Le programme spatial chinois a fait d’importants progrès au cours de ces dernières années. Il y a deux ans, le pays s’est notamment illustré en déposant avec un succès un rover (toujours actif) sur la face cachée de la Lune. Il s’agissait alors d’une première. Plus récemment, la Chine a également rapporté sur Terre les premiers échantillons lunaires depuis quarante ans. Enfin, le pays se prépare également pour un atterrissage historique sur Mars dans le cadre de sa mission Tianwen-1. Sans oublier sa future station spatiale qui succédera bientôt à l’ISS.

Mais ce n’est qu’un début. La Chine, à l’instar de la NASA ou de SpaceX, prévoit en effet elle aussi une exploration humaine de l’espace lointain, avec la Lune et la planète rouge en ligne de mire. Dans cet esprit, l’administration spatiale chinoise présentait il y a trois ans un nouveau projet de lanceur super lourd : le Longue Marche 9 (ou CZ-9). La Chine vient d’approuver officiellement son développement, a-t-on appris mercredi.

Un vrai poids lourd

Les perspectives de développement du CZ-9 avaient été mises en doute il y a quelques mois, alors que la Chine annonçait vouloir se focaliser sur la construction d’un autre lanceur composé de trois noyaux de cinq mètres de diamètre, dans un style similaire aux deux lanceurs lourds américains : le Delta IV Heavy de United Launch Alliance, et le Falcon Heavy de SpaceX. Pour l’heure, il apparaît que la Chine veut développer les deux lanceurs.

De son c̫t̩, le Longue Marche 9 devrait pouvoir lever environ 130 tonnes de charges en orbite basse, et environ cinquante tonnes en orbite lunaire. Physiquement, ce lanceur sera ̩norme, avec un noyau de dix m̬tres de diam̬tre et des boosters lat̩raux de cinq m̬tres. La Chine aimerait ̩galement rendre cette fus̩e Рau moins en partie Рr̩utilisable.

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Tableau comparatif de 9 lanceurs super lourds, classés par hauteur. Crédits : Thorenn/Wikipédia

Un lancement pour 2030

Dans un extrait d’une interview avec CCTV, le directeur adjoint de l’Agence spatiale nationale chinoise, Wu Yanhua, a déclaré que le principal objectif de cette nouvelle fusée serait de permettre « toute mission d’atterrissage sur la Lune ou sur Mars avec équipage » que le pays pourrait entreprendre. Selon les responsables chinois, un premier lancement pourrait être opéré au début des années 2030.

L’échéance peut paraître lointaine, mais il est utile de rappeler que le développement de la fusée SLS (Space Launch System) de la NASA, qui sera à peu près aussi puissante, a été entamé il y a une dizaine d’années. La configuration initiale de ce lanceur aura une capacité de levage de 70 à 85 tonnes et pourrait être lancée en 2022.