La Chine s’apprête à livrer ses échantillons lunaires sur Terre

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Crédits : Administration spatiale nationale chinoise / Xinhua

La capsule spatiale Chang’e’ 5 vient d’entamer son voyage de retour pour livrer sur Terre de nouveaux échantillons lunaires. En cas de succès, la Chine deviendra le troisième pays à réussir cette prouesse technique après les États-Unis et la Russie (ex-URSS).

Retour à la maison

Le 23 novembre dernier, la Chine lançait sa mission Chang’e 5. L’objectif était de récolter et rapporter les premiers nouveaux échantillons lunaires depuis près de cinquante ans après le programme américain Apollo de 1969 à 1972 et la mission soviétique Luna 16 en 1970. Pour l’heure, la mission suit son cours.

Les échantillons ont en effet été collectés succès les 1er et 2 décembre derniers. L’étage de remontée, coiffé au-dessus de l’alunisseur Chang’e 5, a ensuite décollé le lendemain pour venir se positionner en orbite lunaire où il devait rencontrer l’orbiteur pour lui transférer sa cargaison. Les deux vaisseaux se sont finalement réunis avec succès le samedi 5 décembre.

Dès lors, le vaisseau de retour devait patienter quelques jours en orbite lunaire le temps que s’ouvre une fenêtre étroite offrant un temps de trajet le plus court possible.

Cette fenêtre s’est finalement ouverte ce dimanche 13 décembre. Selon l’Administration spatiale nationale chinoise dans un message sur les réseaux sociaux, la sonde lunaire Chang’e 5 a donc déclenché ses quatre moteurs pendant environ 22 minutes il y a quelques heures dans le but de s’extirper l’orbite de la Lune.

Ce voyage de retour doit normalement durer entre trois et quatre jours, après quoi le vaisseau libérera sa capsule d’échantillons en Mongolie intérieure.

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Une image simulée de l’étage de remontée libéré par l’alunisseur Chang’e 5 le 3 décembre 2020. Crédits : Administration spatiale nationale chinoise / Xinhua

Des matériaux très précieux

Les scientifiques sont évidemment impatients de pouvoir analyser ces matériaux obtenus en surface dans la région d’Oceanus Procellarum, mais aussi en forant dans la croûte lunaire. À la différence des échantillons précédemment rapportés sur Terre dans le cadre des missions américaines et soviétiques, ceux-ci sont a priori beaucoup plus jeunes, offrant peut-être un aperçu de l’histoire de la Lune.

L’âge d’un corps rocheux peut en effet être estimé en fonction du nombre de cratères creusés en surface. On part alors du principe que plus un corps existe depuis longtemps, plus sa surface est bombardée. Ceci dit, ce n’est pas une méthode de mesure très précise. Jusqu’à présent, les estimations de l’âge d’Oceanus Procellarum, où ont été collectés les échantillons, ont en effet varié de plus de trois milliards à un milliard d’années.

Aussi, en analysant ces nouveaux échantillons avec des une instrumentation de pointe (datation radiométrique, les chercheurs pourront cette fois déterminer avec précision l’âge de cette surface lunaire en particulier. Ces travaux permettront également d’affiner nos modèles visant à mieux appréhender les surfaces de Mars, Mercure et Vénus.