Les ciseaux génétiques Crispr-Cas9 causeraient des mutations non prévues !

Crispr-Cas9 ciseaux génétiques
Crédits : Flickr

Faudrait-il rappeler que les ciseaux génétiques Crispr-Cas9 ne sont encore qu’une technique expérimentale ? Selon une étude américaine, de fréquentes et importantes mutations ont été observées lors d’expériences menées sur des souris et des cellules humaines.

Depuis son apparition en 2012, la technique Crispr-Cas9 permet les plus grand espoirs en médecine. Par exemple, des chercheurs ont déclaré il y a quelques mois être parvenus à neutraliser la surdité génétique chez des souris. Or une récente nouvelle pourrait freiner quelques peu les ardeurs en ce qui concerne cette fameuse technique destinée à modifier des gènes jugés défectueux.

Selon une étude publiée dans la revue Nature Biotechnology le 16 juillet 2018 et menée par l’équipe d’Allan Bradley du Wellcome Sanger Institute (Royaume-Uni), les ciseaux génétiques Crispr-Cas9 seraient moins précis et fiables que nous le pensions. Ces recherches ont pointé les changements involontaires de certaines cellules au niveau de l’ADN lors des expériences ayant déjà été menées. Ceci pourrait alors avoir des conséquences potentiellement lourdes, avec l’activation ou la désactivation de gènes importants.

Allan Bradley a affirmé qu’utiliser cette méthode en thérapie génique devait «s’accompagner de beaucoup de précautions» comme le fait d’en surveiller «les éventuels effets négatifs». Rappelons également que la technique Crispr-Cas9 ne fait pas seulement l’objet de recherches en médecine. En effet, celle-ci pourrait peut-être un jour servir à concevoir des bébés génétiquement modifiés «à la carte», c’est-à-dire avec des couleurs de cheveux et d’yeux sélectionnées selon le choix des parents, ou encore influer sur d’autres caractéristiques du futur individu – comme la force physique.

L’étude menée par l’équipe d’Allan Bradley ne se positionne pas contre la technique Crispr-Cas9. Mais elle rappelle – et cela n’est pas un mal – que la prise de précautions et la poursuite des recherches sont des étapes essentielles avant de prendre la décision de démocratiser cette même technique.

Sources : Sciences et Avenir – ICI Radio Canada

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