Le T-Rex n’était pas un grand sprinter, mais il était endurant

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Crédits : TheDigitalArtist/Pixabay

Les paléontologues ont longtemps supposé que les dinosaures théropodes aux longues pattes arrière, comme le T-Rex, avaient développé ces proportions pour augmenter leur vitesse de course, permettant ainsi d’accélérer la capture des proies. Une étude récente propose une explication plus nuancée.

Les théropodes forment un clade de tétrapodes comprenant la quasi-totalité des dinosaures carnivores. Sur le plan physique, si l’on met de côté leurs griffes et leurs mâchoires armées de crocs pointus, ces dinosaures se distinguaient par leur posture bipède, caractérisée par de longues pattes arrière. On a longtemps suggéré que cette configuration anatomique avait favorisé la vitesse de course, permettant ainsi à ces prédateurs de chasser leurs proies sur de courtes distances. Mais était-ce vraiment le cas ?

Pas toujours, nous révèle une étude publiée dans la revue PLOS ONE, signée du paléontologue Thomas Holtz, de l’Université du Maryland. Pour les dinosaures les plus massifs, des pattes plus longues permettaient au contraire de conserver un maximum d’énergie, favorisant ainsi l’endurance, et non la vitesse de course.

Marathoniens et sprinters

Dans le cadre de ces travaux, le paléontologue  et son équipe ont cherché à estimer les vitesses maximales de course de plus de 70 espèces de théropodes. Certains pesaient moins d’un kilo, quand d’autres, comme le célèbre T-Rex, pouvaient peser jusqu’à neuf tonnes environ.

Pour ce faire, les chercheurs ont analysé tout un tas de paramètres tels que les proportions des membres arrière, le rapport de leur longueur par rapport au reste du corps, la masse corporelle ou encore la démarche propre à chaque espèce.

Selon cette nouvelle analyse, des pattes plus longues étaient associées à des vitesses de pointe plus élevées, mais uniquement chez les dinosaures de petite et moyenne taille. Les prédateurs de plus d’une tonne n’étaient de leur côté pas plus rapides que leurs congénères plus petits. En revanche, ils se déplaçaient plus efficacement.

En calculant la quantité d’énergie dépensée par chaque dinosaure se déplaçant, les chercheurs ont en effet découvert que parmi les plus grands dinosaures, ceux qui avaient de longues pattes, comme le T-Rex, dépensaient moins d’énergie pour naviguer. Autrement dit, ils étaient plus endurants, profilés pour les longues marches et non pour les sprints.

« Il s’agit en fait d’une économie très bénéfique, car les prédateurs ont tendance à passer une grande partie de leur temps à chercher de la proie« , explique Thomas Holtz.

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Comme d’autres grands théropodes, le T-Rex n’était probablement pas un grand sprinter. Crédits : nnguyen21/pixabay

Ces résultats mettent en évidence l’impact souvent négligé des proportions du corps sur la capacité de course et l’effet limitant de la grande taille du corps sur la vitesse de déplacement. De toute évidence, il existait différents types de coureurs chez les dinosaures carnivores.

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