Des empreintes de dinosaures gĂ©ants dĂ©couvertes au plafond d’une grotte

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Les empreintes retrouvées au plafond de la grotte de Castlebouc. Crédits : Rémi Flament

Des empreintes de dinosaures laissĂ©es il y a environ 168 millions d’annĂ©es ont rĂ©cemment Ă©tĂ© dĂ©couvertes au plafond d’une grotte française. Et visiblement, elles sont l’oeuvre de gĂ©ants !

Des traces fossiles dĂ©couvertes en 2015 dans la grotte de Castelbouc (commune de Sainte-Énimie), Ă  environ 500 mètres sous la surface du Causse MĂ©jean (Lozère), ont rĂ©cemment Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es par une Ă©quipe de chercheurs de l’UniversitĂ© de Bourgogne-Franche-ComtĂ©. Ces travaux, publiĂ©s dans le Journal of Vertebrate Paleontology, nous rĂ©vèlent aujourd’hui la prĂ©sence de trois pistes laissĂ©es par des « dinosaures gĂ©ants ».

Ces empreintes, d’une longueur de 1,25 mètre environ, sont extrĂŞmement bien conservĂ©es. Les marques des doigts, des coussinets et des griffes sont en effet encore visibles. Elles ont Ă©tĂ© laissĂ©es il y a environ 166 millions Ă  168 millions d’annĂ©es par des sauropodes, ces gigantesques dinosaures Ă  long cou.

On ne sait pas Ă  quelle espèce nous avons affaire exactement, mais la taille des empreintes suggère qu’elles pourraient ĂŞtre l’oeuvre de titanosaures, quelques-unes des crĂ©atures les plus lourdes ayant jamais marchĂ© sur Terre. Certains spĂ©cimens pouvaient en effet mesurer plus de 35 mètres de long, et peser plus de 80 tonnes.

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Crédits : Jennifer Hall

Une explication géologique

Mais alors, comment les empreintes de ces gentils géants se sont-elles retrouvées au plafond de la grotte ?

Les Ă©tudes sĂ©dimentologiques et minĂ©ralogiques menĂ©es dans la grotte ont permis de dĂ©terminer que ces dinosaures (probablement trois individus) ont laissĂ© leurs traces sur la bordure d’un lagon, non loin d’une forĂŞt dominĂ©e par des conifères. Au fil du temps, le site a Ă©tĂ© enterrĂ© par des processus gĂ©ologiques, et quelques millions d’annĂ©es plus tard des moulures de ces pistes se sont finalement formĂ©es au plafond de cette grotte Ă  un demi-kilomètre sous la surface (on parle alors de contre-empreintes).

Ce n’est pas la première fois que de telles empreintes sont dĂ©couvertes. Il y a une cinquantaine d’annĂ©es, des traces de dinosaures ont Ă©galement Ă©tĂ© retrouvĂ©es au plafond d’une grotte australienne. Si au dĂ©part les chercheurs pensaient qu’elles avaient Ă©tĂ© laissĂ©es par un ancĂŞtre du T.rex qui marchait Ă  quatre pattes (ce qui semblait très Ă©trange), une Ă©tude rĂ©cente a finalement conclu qu’elle avaient Ă©tĂ© laissĂ©es par deux dinosaures herbivores Ă©voluant sur leurs deux pattes arrière.

Ces nouvelles traces identifiĂ©es en France, en revanche, sont les premières de sauropodes dĂ©couvertes dans une cavitĂ© naturelle. Atteindre cette partie de la grotte de nos jours n’a pas Ă©tĂ© facile, soulignent les chercheurs. Les pistes ne sont en effet accessibles qu’après avoir traversĂ© un rĂ©seau sinueux de cavernes la plupart du temps inondĂ©es. Mais ces efforts en valent vraiment la peine. Ainsi, d’autres grottes Ă  peine explorĂ©es pourraient mĂ©riter davantage d’attention.

« Cette découverte démontre le grand potentiel de la prospection dans des grottes karstiques profondes qui peuvent parfois offrir des surfaces plus grandes et mieux préservées que les affleurements extérieurs », concluent les chercheurs.

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