Lors d’une récente conférence internationale, des chercheurs ont confirmé la réapparition du virus du Chapare en Bolivie. Apparu pour la première fois il y a plus d’une quinzaine d’années, ce virus a fait son retour l’an dernier. Trois personnes en sont mortes, après avoir eu des symptômes similaires à ceux de la dengue.
Un retour préoccupant
Il y a peu, a eu lieu la conférence International Symposium on Tropical and Subtropical Horticulture in Mediterranean Climate (TROPMED2020). Une publication du 16 novembre 2020 relate la déclaration de chercheurs des CDC étasuniens. Ceux-ci ont en effet décrit une situation préoccupante en Bolivie. Il est ici question du virus du Chapare, dont la première apparition dans la province bolivienne du même nom date de 2003. À l’époque, ce virus rare avait causé la mort d’une personne.
Dans la capitale La Paz en 2019, des médecins ont pris en charge trois patients pour cause de fièvre hémorragique, dont un a perdu la vie. Cinq personnes se sont trouvées en contact avec ces patients et ont été infectées. Deux d’entre-elles ont succombé. Ainsi, trois personnes au total sont décédées après le retour du virus, quatre en comptant le patient de 2003.
Le virus du Chapare fait partie de la famille des arénavirus et ses réservoirs naturels sont les rongeurs. Selon Caitlin Cossaboom, une des épidémiologistes ayant pris la parole, de nombreux fluides corporels peuvent potentiellement transporter le virus. Les transmissions de l’animal à l’humain se font généralement par contact direct (ou indirect) avec l’urine, la salive ou encore en cas de griffure ou morsure. En ce qui concerne la transmission entre humains, les fluides corporels comme l’urine, le sang, le sperme, la salive et les sécrétions respiratoires sont concernés. Dans certains cas, les procédures en milieu médicalisé peuvent être source d’infection. Citons par exemple les compressions thoraciques, la réanimation cardiorespiratoire ainsi que les intubations.
Quels symptômes ?
Au niveau des symptômes, il peut s’agir d’une fièvre, de douleurs abdominales, de vomissements, de saignements des gencives, ou encore d’une éruption cutanée. Il peut également être question de douleurs derrière les yeux (rétro-orbitaire). Pour les chercheurs, il est possible que cette maladie circule sans que celle-ci soit formellement identifiée. En effet, ses symptômes peuvent faire l’objet d’une confusion avec ceux de la dengue.
Néanmoins, les chercheurs estiment que ce genre de virus est plus facilement contrôlable que certains virus respiratoires tels que le SARS-CoV-2. Toutefois, il n’existe aucun traitement pour lutter contre le virus du Chapare. Les patients ont simplement reçu certains soins de support tels que des perfusions intraveineuses.