L’Antarctique perd six fois plus de glace par an qu’il y a 40 ans

glace Antarctique
Crédits : Free-Photos/Pixabay

L’Antarctique est en train de fondre plus rapidement que prévu, perdant jusqu’à six fois plus de glace par an qu’il y a 40 ans, révèle une étude dans les Actes de la National Academy of Sciences.

L’Arctique ne va pas bien du tout, mais l’Antarctique n’est pas en reste non plus. En témoignent ces nouvelles analyses, appuyées sur 40 années de données enregistrées. L’Antarctique aurait en effet observé une perte de masse de glace annuelle multipliée par six entre 1979 et 2017. Plus précisément, l’Antarctique a perdu 40 milliards de tonnes de glace fondante dans l’océan chaque année de 1979 à 1989. Et ce chiffre est passé à 252 milliards de tonnes chaque année à partir de 2009 jusqu’en 2017.

« Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg »

Une perte de glace qui, forcément, impacte le niveau de la mer. Selon l’étude, cette fonte accélérée aurait déjà entraîné une élévation du niveau de la mer de près d’1,5 cm au cours de cette période. Et le pire reste à venir. « Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, pour ainsi dire, rapporte Eric Rignot, de l’Université de Californie à Irvine (États-Unis) et principal auteur de l’étude. Alors que la calotte glaciaire antarctique continue de fondre, nous nous attendons à une élévation de plusieurs mètres du niveau de la mer depuis l’Antarctique au cours des prochains siècles ». On estime aujourd’hui que la glace de l’Antarctique contient environ 57,2 mètres d’augmentation potentielle du niveau de la mer.

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L’Antarctique est en train de fondre, et plus vite que prévu. Crédits : Pixabay

L’Est de l’Antarctique également concerné

Pour cette étude, les chercheurs ont analysé les pertes de masse de glace de 18 régions comprenant 176 bassins. Les données ont été obtenues à partir de photographies aériennes, par interférométrie radar et via les images satellite Landsat, le programme spatial d’observation de la Terre de la NASA. Il est ressorti de ces données – outre le fait de constater une perte de glace accélérée – que l’Est de l’Antarctique était particulièrement impacté. Jusqu’à présent, seule la partie Ouest semblait inquiéter les chercheurs. Aujourd’hui, c’est donc tout un continent qui est concerné.

« Dans l’ensemble, le secteur Wilkes Land de l’Antarctique oriental a toujours été un acteur important dans cette perte massive, même dans les années 1980, notent les chercheurs.Cette région est probablement plus sensible au changement climatique qu’on ne le supposait traditionnellement, et il est important de le savoir, car elle contient encore plus de glace que l’Antarctique de l’Ouest et la péninsule antarctique ».

C’est ici un problème de rapport. La perte de glace est généralement compensée par environ 2 000 milliards de tonnes de neige tombant chaque année. Si la fonte des glaces s’accélère, le volume des chutes de neige ne peut alors plus corriger les pertes. Résultat : le niveau de la mer monte. Pour les chercheurs, le principal facteur contribuant à cette perte de glace est une augmentation de la température de l’océan. C’est un peu comme placer un glaçon dans un verre d’eau toujours un peu plus tiède, finalement.

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