La plus ancienne preuve de parasitisme a plus de 500 millions d’annĂ©es !

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Crédits : capture YouTube / NPG Press Nature

Une Ă©quipe internationale de palĂ©ontologues a Ă©tudiĂ© des fossiles de brachiopodes retrouvĂ©s en Chine. Or, ces fossiles comportaient des marques de parasitisme. Il s’agit ici de la plus ancienne preuve de parasitisme connue des humains, datant de plus d’un demi-milliard d’annĂ©es.

La plus ancienne preuve de parasitisme

Rappelons tout d’abord que les brachiopodes (Brachiopoda) sont des animaux marins ayant connu un important succès Ă©volutif durant le PalĂ©ozoĂ¯que (de -541 Ă  -252,2 Ma). Dans les archives fossiles se trouvent environ 12 000 espèces de brachiopodes mais, de nos jours, il en reste seulement 450 environ. Or, l’une de ces espèces fossilisĂ©es dĂ©couverte dans la province du Yunan (Chine) a fait l’objet d’une Ă©tude publiĂ©e dans la revue Nature Communications le 2 juin 2020.

Les brachiopodes de l’espèce Neobolus wulongqingensis vivaient il y a environ 512 millions d’annĂ©es dans les fonds marins, accrochĂ©s grĂ¢ce Ă  un long pĂ©doncule. Après l’examen de milliers de fossiles de cet espèce, les chercheurs ont observĂ© dans la plupart des cas la prĂ©sence d’une sorte de tube incrustĂ© dans les coquilles. Selon les meneurs de l’Ă©tude, il s’agit d’une espèce de parasite tubicole. Cette dĂ©couverte a tout simplement permis d’obtenir la plus ancienne preuve de relation parasite-hĂ´te (parasitisme) connue Ă  ce jour.

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Crédits : capture YouTube / NPG Press Nature

Une preuve irréfutable ?

Évidemment, les chercheurs ont tentĂ© de dĂ©montrer la vĂ©racitĂ© de leur hypothèse. Or, il semble qu’un argument allant dans ce sens ait Ă©tĂ© plutĂ´t convaincant. En effet, les coquilles prĂ©sentant des traces de tubes Ă©taient plus petites que celles qui en Ă©taient dĂ©pourvues. Selon les palĂ©ontologues, les parasites dĂ©tournaient une partie de la nourriture des brachiopodes, ce qui impactait logiquement leur dĂ©veloppement. Autrement dit, il est question d’un phĂ©nomène nommĂ© kleptoparasitisme.

Rappelons au passage qu’il est souvent compliquĂ© de documenter les cas de parasitisme dans les archives fossiles. En effet, il est indispensable que les chercheurs puissent observer des fossiles contenant les deux espèces – le parasite et l’hĂ´te – ou au moins une trace de ces deux mĂªmes espèces. Cette difficultĂ© est d’ailleurs très liĂ©e au fait que les parasites sont souvent des organismes microscopiques, dont les tissus mous se conservent peu.

Toutefois, certains chercheurs ont une chance exceptionnelle. En 2019, des palĂ©ontologues chinois et Ă©tasuniens ont en effet fait une dĂ©couverte incroyable. Il Ă©tait question de la prĂ©sence d’une dizaine de nymphes de poux conservĂ©es sur deux plumes de dinosaures dans deux morceaux d’ambre datant d’environ 100 millions d’annĂ©es !

Voici une vidéo publiée par Nature présentant ces recherches :