La Grande Barrière de Corail une nouvelle fois victime de l’été austral

grande barrière de corail
Crédits : Wikipédia

La Grande Barrière de Corail vient d’essuyer son pire épisode de blanchissement. Et pour la première fois, les trois régions de la plus grande structure vivante sur terre ont été touchées.

L’été austral 2020 aura décidément marqué les esprits. Si sur terre les feux de brousse ont ravagé une grande partie des forêts australiennes, asphyxiant des centaines de millions d’animaux, la faune marine n’a pas non plus été épargnée. Selon une étude menée par des chercheurs de l’Université James-Cook (Australie), la Grande Barrière de Corail vient en effet de connaître son troisième épisode de blanchissement en seulement cinq ans.

Qu’est-ce que le blanchissement ?

Pour rappel, la couche supérieure des coraux est constituée de polypes qui vivent en symbiose avec des micro-algues, les zooxanthelles. Ce sont elles qui, en plus de leur fournir des nutriments, sont responsables de leur couleur. Une eau plus acide ou plus chaude, en revanche, va mener les zooxanthelles à « agresser » les polypes, si bien que ces derniers finissent par les expulser. Les coraux blanchissent alors (les squelettes sont exposés), et finissent par mourir faute de nutriments.

La Grande Barrière a essuyé plusieurs gros épisodes de blanchissement, en 1998, 2002, 2016 et 2017, notamment. En revanche, les dégâts ne s’étaient à l’époque limités qu’à une ou deux sections de la barrière. Ce que nous montrent ces nouvelles enquêtes aériennes, menées au cours des deux dernières semaines de mars, c’est que les trois sections – nord, centrale et sud – ont cette fois été simultanément touchées.

« Nous sommes très inquiets parce que jusqu’à présent, le sud avait été relativement épargné, explique Terry Hughes, principal auteur de l’étude. C’est là que l’on pouvait encore trouver certaines espèces de corail, particulièrement vulnérables à la chaleur, présentes en grand nombre et en bonne condition ». Mais cette année, l’été austral a décidé de frapper fort.

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Des coraux morts, tapissés d’algues brunes. Crédits : iStock

Beaucoup sont probablement déjà morts

Certains des coraux endommagés survivront, y compris les espèces plus résistantes à la chaleur et celles qui n’ont été que légèrement blanchies, estime le chercheur. Mais beaucoup sont probablement déjà morts, « littéralement cuits » au plus fort de la canicule essuyée au début de l’année. D’autres, victimes du stress, mourront plus lentement au cours des prochains mois.

Pour rappel, les événements de 2016 et 2017 avaient déjà eu raison de la moitié des coraux de la Grande Barrière. Sachant qu’il faut normalement attendre une dizaine d’années pour que les organismes à croissance rapide puissent guérir, un troisième épisode en cinq ans n’est donc pas une bonne nouvelle, puisque les survivants n’avaient encore pas eu le temps de se rétablir.

Les chercheurs effectueront des relevés sous-marins en octobre et novembre prochains pour évaluer les dégâts, et dresser un bilan plus précis.

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