Si les villes couvrent une infime partie de la surface terrestre mondiale, les activités ayant lieu en leur sein consomment plus de 75 % des ressources matérielles de la planète. Avec l’expansion des zones urbaines, l’impact matériel global de l’urbanisation atteindra des sommets dans une trentaine d’années.
Une consommation mondiale de matières en hausse
En l’état actuel des choses, environ 4,3 milliards d’individus vivent en milieu urbain, soit 55 % de la population mondiale. Or, les estimations laissent penser que ce taux pourrait atteindre les 80 % d’ici 2050. Par ailleurs, il faut savoir que si les villes occupent seulement 2 % de la surface de la Terre, elles consomment plus de 75 % des ressources matérielles globales.
Selon un rapport publié en 2018 par le Groupe international d’experts sur les ressources de l’ONU, la consommation mondiale de matières devrait passer de 41,1 milliards de tonnes en 2010 à environ 89 milliards de tonnes d’ici 2050. Les données de ce document ont par ailleurs été utilisées afin d’élaborer une infographie publiée par Visual Capitalist en avril 2022 (voir ci-dessous).
Une augmentation de près de 800 % pour l’Afrique
Il faut savoir que chaque année, l’humanité produit une quantité astronomique de matériaux afin d’assurer la construction de projets en tout genre. Or, évaluer cette quantité nécessite de calculer la Consommation matérielle intérieure (DMC). Il s’agit d’une mesure de toutes les matières premières extraites des territoires chaque année auxquelles sont ajoutées toutes les importations physiques et soustraites toutes les exportations physiques. De plus, la consommation de matières est très inégale selon les différentes régions du monde, si bien que les pays les plus riches consomment dix fois plus que les plus pauvres et consomment deux fois plus que la moyenne mondiale.
En 2010, les trois zones consommant le plus de matières étaient l’Asie de l’Est (9 millions de tonnes), l’Europe (8,3) et l’Amérique du Nord (7,7). Néanmoins, les prévisions laissent penser que la donne changera d’ici à 2050. Si l’Asie de l’Est restera au sommet de ce classement (19,2 millions de tonnes à l’année), le Top 3 verra apparaître l’Afrique (17,7) et l’Amérique Centrale et du Sud (11,1). Autrement dit, les pays dits « du Sud » devraient subir les plus fortes augmentations.
La plus spectaculaire évolution sera sans aucun doute celle de l’Afrique avec une augmentation de presque 800 % de la consommation de matières au sein des villes. D’ailleurs, un pays en particulier, qui est un moteur indéniable de cette forte augmentation, se distingue des autres. Il s’agit du Nigeria qui est le pays le plus riche et le plus peuplé du continent.
