La surface des villes pourrait être multipliée par six d’ici à 2100 !

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Crédits : PxHere

Aujourd’hui, plus de la moitié des humains vivent en ville, et dans une trentaine d’années ce sera le cas de près des trois quarts de la population. Il y a peu, les estimations ont avancé de nouvelles précisions pour l’horizon 2100. Or, dans le scénario le plus pessimiste, la surface des villes sera multipliée par six !

Des prévisions plutôt alarmantes

Selon une étude publiée le 4 mai 2020, la surface des villes s’est étendue dans le monde d’environ 10 000 km² chaque année entre 1985 et 2015. Il s’agit d’une surface légèrement moins importante que celle de l’Île-de-France. Au total, la surface des villes est passée d’environ 360 000 km² à environ 650 000 km² en une trentaine d’années.

Il s’agit évidemment d’une très importante augmentation, mais selon une équipe de chercheurs de l’Université du Delaware (États-Unis), l’avenir a de quoi inquiéter davantage. Dans leur publication du 8 mai 2020 dans la revue Nature Communications, les experts expliquent que la surface de terre occupée par les villes totalisera 1,6 million de km² en 2100. Or, il est tout de même question d’une surface 2,5 fois plus importante que celle de la France !

Évidemment, il s’agit de prévisions sur la base de la tendance actuelle de l’urbanisation. Toutefois, le scénario le plus alarmiste évoque une multiplication par six de la surface occupée par les villes d’ici la fin du siècle.

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Les prévisions pour le sud-est asiatique. Crédits : Université du Delaware

Comprendre le futur des villes

Afin d’arriver à leurs conclusions, les chercheurs se sont intéressés à diverses données mondiales, dont les images satellites. Ainsi, les meneurs de l’étude ont déterminé trois catégories permettant de classer les zones : urbanisé, urbanisation régulière et urbanisation rapide. Or, les zones passent de l’une à l’autre catégorie au fur et à mesure que le temps avance.

Ensuite, les chercheurs ont divisé le globe en 375 zones avant d’élaborer un modèle unique pour chacune d’entre elles. Après avoir assemblé leurs modèles, ils ont mis au point une carte mondiale prévisionnelle. Ce genre de document peut donner des indications sur le futur des villes et donc pourrait éventuellement servir aux politiques urbaines.

Enfin, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit simplement de prévisions. Or, le développement urbain dépend généralement de diverses tendances : économiques, sociétales, démographiques ou encore environnementales. Par exemple, un monde basé sur le développement durable devrait être synonyme d’un accroissement peu élevé de la surface des villes. À l’inverse, dans un monde basé sur les énergies fossiles, la multiplication de la surface occupée par les villes en Europe, en Asie du Sud-est et en Amérique du Nord deviendra certainement très problématique.