Ils veulent connecter le cerveau humain à un ordinateur grâce aux veines !

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Crédits : Pixy

La société Neuralink d’Elon Musk ambitionne d’implanter une puce de la taille d’une petite pièce de monnaie dans des cerveaux humains afin de les connecter à des machines. Or, une équipe de chercheurs australiens propose une autre solution pour arriver à un résultat similaire. Il est question d’utiliser les veines, une alternative bien moins invasive.

Un nouveau concurrent pour Neuralink

Créée en 2016, la société Neuralink d’Elon Musk désire augmenter les capacités humaines de plusieurs manières. Une de ces façons est d’utiliser des implants cérébraux d’interfaces neuronales directes pour une connexion avec les machines. En août 2020, les chercheurs évoquaient un nouvel implant cérébral en cours de test. À l’origine, l’interface devait prendre la forme de petites électrodes implantées dans le cerveau et reliées à un appareil situé près de l’oreille. Néanmoins, il est aujourd’hui question d’une puce de la taille d’une petite pièce de monnaie.

Particulièrement invasive, la puce de Neuralink pourrait voir émerger un sérieux concurrent. Dans une étude publiée dans le Journal of NeuroInterventional Surgery le 30 octobre 2020 et pilotée par l’Université de Melbourne (Australie), les chercheurs proposent une alternative. Il est question de passer par les veines pour connecter les cerveaux humains aux machines.

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Crédits : Max Pixel

Utile pour les personnes paralysées

La technique est plutôt simple. Il faut tout d’abord introduire les électrodes dans un stent, c’est-à-dire un tube élastique extensible, avant de l’insérer dans une artère menant au cerveau. Les chercheurs ont effectué une expérience sur deux personnes paralysées et ont pu faire transiter le fil de l’électrode via une veine de la gorge, puis dans un vaisseau près du cortex moteur primaire. Les électrodes se mettent ainsi contre la paroi du vaisseau et peuvent commencer à transmettre des signaux, par exemple de mouvement. Enfin, un émetteur infrarouge situé dans la poitrine se charge de récupérer ces signaux. Après plusieurs semaines d’entraînement, les cobayes ont effectué diverses manipulations au moyen de leur seule pensée. Ces derniers ont notamment pu cliquer pour envoyer des SMS et faire des achats sur Internet.

Pour le neurologue Thomas Oxley, principal auteur de l’étude, la technologie du stent a déjà fait ses preuves dans le domaine cardiaque et neurologique. L’intéressé explique avoir seulement réutilisé cette fonction en y ajoutant des électrodes. Convaincus de leur innovation qu’ils qualifient de non-invasive, les meneurs de l’étude espèrent pouvoir passer à l’étape de la commercialisation.

Cette diminution du côté invasif a une importance cruciale dans la mesure où l’innovation des chercheurs australiens pourrait bien faire de l’ombre à Neuralink. Enfin, les scientifiques ont souligné le fait que leur système était insuffisant dans le cadre de la recherche en neurologie. En revanche, celui-ci pourrait être très utile aux personnes paralysées.