Il y a 4 000 ans, les populations d’Asie du Sud-Est observaient une explosion démographique

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Populations d'Asie du sud-est de M.-A. Boullard-Devé (musée du quai Branly-Jacques Chirac, Paris) Crédits : Jean-Pierre Dalbéra / Flickr

Une équipe de scientifiques de l’Australian National University (ANU) a découvert un boom démographique il y 4 000 ans, dans les populations d’Asie du Sud-Est. Pour cela, ils ont utilisé une nouvelle méthode de mesure du taux d’accroissement naturel d’une population.

Cette nouvelle méthode de mesure utilise les squelettes humains. Elle a permis de découvrir une forte croissance des peuples de Thaïlande, du Vietnam et de Chine. Ces dernières ont eu lieu durant le néolithique, puis pendant l’âge du fer.

La raison de l’augmentation de ces populations

La principale raison qui a causé cette croissance démographique est tout simplement l’intensification de l’agriculture. C’est ce qu’indique Clare McFadden, auteure principale, et chercheuse à l’École d’archéologie et d’anthropologie de l’ANU : « Nous avons constaté une croissance démographique énorme associée à la transition agricole ». Elle ajoute : « Jusqu’à il y a environ 4 000 ans, vous aviez des populations de type chasseurs-cueilleurs, puis il y a eu l’introduction et l’intensification de l’agriculture ».

De plus, des recherches précédentes sur la croissance démographique dans d’autres coins du monde ont montré qu’elle avait généralement eu lieu avec une augmentation des pratiques agricoles. Ainsi, ces recherches viennent appuyer la découverte actuelle.

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Mais pourquoi cette découverte n’arrive-t-elle que maintenant ?

Les outils qu’utilisaient les scientifiques pour analyser la croissance de population en Europe ou encore en Amérique ne pouvaient marcher pour les peuples d’Asie. En effet, le problème était que ces outils n’étaient pas conçus pour les conditions archéologiques d’Asie. La clé de cette découverte se trouvait dans la manière de représenter les enfants. Et ceux-ci n’étaient pas inclus dans les outils d’analyse.

En effet, en Amérique et en Europe, les bébés et les enfants sont peu représentés, et ils étaient souvent enterrés au même endroit que les adultes – ce qui ne permettait pas leur étude. Ainsi, l’équipe de chercheurs a décidé de prendre en compte la proportion des populations infantiles par rapport à la population globale. Ainsi, cela a permis de croiser les chiffres obtenus sur la croissance des populations avec ceux trouvés lors d’autres recherches archéologiques dans la région d’Asie du Sud-Est. En effet, il s’avère que les os de nourrissons ou d’enfants étaient mieux préservés pour ces pays d’Asie.

Clare McFadden déclare que « les preuves squelettiques étaient là, nous voyions des populations avec un nombre énorme de nourrissons et d’enfants par rapport aux populations adultes, ce qui suggère qu’il s’agissait d’une population croissante à l’époque. Mais les outils existants ne détectaient pas cette croissance. Les tendances que le nouvel outil a permis de dégager correspondaient parfaitement à ce que les chercheurs s’attendaient à voir en réponse à l’agriculture ».

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