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Géo-ingénierie : assécher l’atmosphère pour limiter le réchauffement climatique

Dans le domaine de la géo-ingénierie, il existe plusieurs propositions pour ralentir le réchauffement climatique. Des chercheurs américains ont récemment dévoilé leur projet qui consiste à déshydrater intentionnellement une partie de l’atmosphère afin de réduire l’effet de serre.

La vapeur d’eau, un puissant GES

L’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) est alarmante. Toutefois, elle a souvent tendance à faire oublier à autre détail très important : la vapeur d’eau est également un puissant gaz à effet de serre (GES). De plus, elle peut persister durant des années, surtout dans la stratosphère, la couche de l’atmosphère qui se trouve entre 12 et 50 km d’altitude.

Une équipe du NOAA Chemical Sciences Laboratory (CSL) à Boulder (États-Unis) a publié une étude dans la revue Science Advances le 28 février 2024 où les chercheurs décrivent une nouvelle méthode de géo-ingénierie qui a justement pour but de limiter le réchauffement climatique. Il y est question d’assécher l’atmosphère, principalement la stratosphère, afin de réduire l’effet de serre.

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Rappelons que si l’explosion des émissions de GES est le résultat des activités humaines, ces mêmes GES existaient sur Terre bien avant les humains. Or, c’est le cas de deux gaz en particulier : le dioxyde de carbone (CO2) et la vapeur d’eau (H2O). Les auteurs de l’étude rappellent que la vapeur d’eau a un aussi un impact très important sur le réchauffement de la planète. Sans cette dernière, la température moyenne à la surface de la Terre serait d’ailleurs de -18°C.

Une méthode prometteuse face au réchauffement climatique, mais risquée

Dans leur étude, les chercheurs ont parlé d’une déshydratation stratosphérique intentionnelle qui devrait permettre à un ensemencement des nuages de refroidir la Terre. Les responsables du projet sont très confiants, mais assurent que le refroidissement sera léger. En revanche, l’initiative présente tout de même quelques risques. De précédentes études ont démontré que l’ensemencement des nuages pouvait dans de rares cas générer des cirrus. Or, ces nuages chauds sont capables de réchauffer la Terre au lieu de la refroidir.

En février 2023, d’autres experts en géo-ingénierie avaient proposé une solution bien différente pour tenter de limiter le réchauffement climatique. Ils proposaient en effet de filtrer les rayons du Soleil en formant un bouclier de poussière de Lune (régolithe). Plus précisément, les chercheurs ont estimé que dix millions de tonnes de ce régolithe pourraient faire chuter les niveaux de lumière d’environ 1,8 % par an, soit une perte équivalente à environ six jours d’ensoleillement.

Il faut toutefois savoir que la géo-ingénierie est une discipline qui fait polémique. Si ses partisans expliquent qu’il s’agit d’un moyen comme un autre de lutter contre le réchauffement climatique, les écologistes sont bien plus sceptiques. Ils estiment en effet que la géo-ingénierie n’est qu’un moyen de garder le monde sous la coupe du capitalisme et du consumérisme, et donc d’éviter de remettre ces modes de vie en question.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.