Pourquoi la NASA gardera secrets certains détails sur le test de la SLS

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Crédits : NASA

La NASA s’apprête à faire sa grande répétition générale humide au cours de ce week-end. Il s’agira d’un test critique qui permettra de valider le lancement de la fusée SLS pour la mission Artemis 1. Toutefois, certains détails seront gardés sous silence. Pourquoi ?

Répétition générale humide

Dans le cadre de la mission Artemis 1, le lanceur Space Launch System (SLS) de la NASA enverra une capsule Orion sans équipage vers la Lune. Le vaisseau en fera deux fois le tour avant de revenir sur Terre. La mission devrait décoller en mai ou juin. En attendant, la fusée et sa capsule patientent en silence, fraîchement installés sur la rampe de lancement 39B de Cap Canaveral, en Floride, pour effectuer plusieurs un test de répétition générale humide. Il s’agit d’un test final de prélancement.

Au cours de celui-ci, les propulseurs de la fusée SLS seront remplis d’hydrogène liquide et d’oxygène liquide refroidis à des températures ultra-basses. Différents scénarios de compte à rebours en préparation du décollage seront également opérés. Les systèmes de lancement seront soigneusement contrôlés, puis le carburant sera drainé.

« C’est la dernière vérification de conception avant le lancement« , résume Tom Whitmeyer, administrateur associé adjoint pour le développement des systèmes d’exploration communs à la NASA. « Nous pourrions apprendre quelque chose, mais en fin de compte, l’objectif est de réussir le décompte et de voir comment la SLS se comporte lors d’un test réel« .

L’équipe évaluera ensuite les données. En supposant que tout va bien, elle communiquera ensuite une date pour le lancement inaugural de SLS. Cette annonce devrait se faire au cours de la semaine du 11 avril.

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Le Soleil se lève sur Cap Canaveral, illuminant la fusée SLS. Crédits : NASA

Mesures de sécurité

Ce test grandeur nature se déroulera du vendredi 1er avril au dimanche 3 avril. Toutefois, la diffusion en direct de l’événement promet d’être une affaire ennuyeuse en raison de problèmes de sécurité.

La NASA diffusera en effet l’intégralité du test sur la chaîne YouTube de Kennedy Newsroom, mais « sans audio ni commentaire« , selon un communiqué. En outre, les journalistes n’auront pas l’accès habituel aux informations détaillées sur le compte à rebours. La raison du silence est liée aux préoccupations de la réglementation internationale sur le trafic d’armes (ITAR) concernant le partage ou l’exportation d’informations sensibles.

Dans le cas de SLS, les États-Unis estiment en effet que les rivaux américains pourraient déduire des informations de synchronisation cryogénique pour aider au développement de systèmes de missiles balistiques. En conséquence, la NASA « évitera tout moment, flux ou autre type de choses spécifiques qui donneraient par inadvertance une indication sur les caractéristiques spécifiques des opérations que nous menons« , souligne Tom Whitmeyer.

Whitmeyer ajoute que la NASA est extrêmement prudente compte tenu de « l’environnement dans lequel nous nous trouvons actuellement« . Il fait ici probablement référence à l’invasion russe de l’Ukraine et aux récents essais d’armes en Corée du Nord. L’agence ne peut donc risquer la divulgation d’informations sensibles.